Pierre-Luc Marchal est allé au bout de ce qu’il souhaitait mettre en place dans l’exploitation familiale : une activité en circuit court afin de maîtriser toute la chaîne. Installé depuis 2018 à Hénaménil, en Meurthe-et-Moselle, il est désormais paysan meunier ; la ferme écrase 1 t de blé environ par semaine, produisant ainsi 700 kg de farine hebdomadaires. Sont aussi écrasés du seigle, du petit épeautre, du sarrasin, des pois chiches, des cultures toutes produites à la ferme. La farine de blé est principalement de la T80, l’atelier produisant également de la semi-complète (110) et de la complète (150). Titulaire d’un diplôme d’ingénieur agronome, le jeune agriculteur âgé de 31 ans s’est formé au cours de stages, de visites chez d’autres paysans meuniers. Pour lui, il est important de connaître les besoins des boulangers. « Mon choix de développer cette activité a été aussi motivé par celui de ma sœur, Lise, qui a opéré une reconversion professionnelle et qui est désormais boulangère à Nancy. Je complète ainsi la chaîne entre la culture des céréales et la fabrication de pain. »
La farine de blé est principalement de la T80. S’ajoutent de la semi-complète (110) et de la complète (150). D. Péronne
15 kg de farine par heure
Le jeune agriculteur a fait l’acquisition de deux moulins. Le premier a été acheté en Autriche. Ce moulin, dit du Tyrol, a pour particularité d’utiliser une pierre volcanique qui ne nécessite pas d’être affûtée. Il a coûté 20 000 €. Le second moulin, de marque Astrié, est plus classique, et produit la farine T80. D’un coût de 12 000 €, il plus petit mais d’un meilleur rendement que le premier. Ces deux équipements produisent en moyenne 15 kg de farine par heure. Ils sont alimentés par deux caissons : chacun contient 1,5 t de grain et permet de tenir deux semaines environ. Ils sont eux-mêmes rechargés à partir de neuf cellules de stockage du grain.
Le moulin dit du Tyrol. D. Péronne
Lutte contre les insectes
Ici, pas d’insecticides dans ces silos métalliques : « Nous utilisons la ventilation par le froid pour lutter contre les insectes, précise Pierre-Luc. Surtout, le grain doit être récolté au bon degré d’humidité. Comme beaucoup, j’ai eu des soucis avec la moisson 2021. Heureusement j’avais presque un an de stock d’avance. Les grains se gardent 18 mois sans problème. » Pour l’heure, il apprécie d’avoir mis en place cette activité à taille humaine. Il aime assurer lui-même les livraisons, qui lui permettent de sortir de son exploitation et de rencontrer les artisans. Il ne pense pas développer son activité. Mais peut-être embaucher pour cette partie livraison, qui est chronophage.