
Personnalité
Fabrice Cottez, formateur connecté
« Faire simple et efficace », tel est le mot d’ordre de cet enseignant-consultant 2.0, plébiscité pour ses tutoriels diffusés sur sa chaîne YouTube « Boulangerie pas à pas ».
Le pain est la passion de Fabrice Cottez. Bordelais d’adoption, ce formateur en boulangerie commence en 2018 à poster sur YouTube des vidéos de ses tours de main à l’attention de ses élèves. Sa notoriété, nourrie par son savoir-faire technique et pédagogique, va rapidement dépasser le cercle de son lycée. Il compte aujourd’hui 79 800 abonnés, professionnels et particuliers.
Pourquoi partager votre savoir-faire sur YouTube ?Fabrice Cottez : Après mon Brevet professionnel de boulangerie, je suis parti trois ans en Afrique comme responsable de l’assistance technique pour le groupe EuroGerm. J’y ai découvert une richesse humaine, une culture du partage et de l’échange que j’ai voulu développer autour du pain à mon retour en France, en 2012. Ce goût pour la transmission m’a conduit à l’enseignement, puis à la création de ma chaîne YouTube, au départ pour permettre à mes élèves de réviser les techniques sur leur smartphone.
Quel est le secret d’une bonne vidéo ?F. C. : La précision dans les recettes, jusqu’au matériel utilisé, tout en restant accessible au plus grand nombre. Il faut du rythme aussi pour tenir en haleine des jeunes habitués à zapper d’un contenu à l’autre. J’ai investi dans un bon smartphone et un micro-cravate pour un son de qualité. Au départ, mes élèves me filmaient avec leur smartphone dans les locaux du lycée. Puis, avec le confinement, j’ai tourné des vidéos à mon domicile, en adaptant les quantités et le matériel aux équipements ménagers, ce qui a boosté ma notoriété auprès d’un public croissant de passionnés de pain et de levain. La chaîne a obtenu plus de 5 millions de vues durant cette période ! Depuis, je tourne souvent à l’extérieur, par exemple dans le fournil d’un artisan.
« Plus de 5 millions de vues durant le confinement. »Comment réussir sa transmission ?
F. C. : La clé, c’est d’abord l’écoute et l’échange pour comprendre les besoins de ses interlocuteurs et pouvoir leur apporter une réponse adaptée. Je crois aussi aux vertus de la bienveillance et de la convivialité. Un jour, j’ai raté un pain : je l’ai partagé en ligne pour faire mon autocritique.
Quelle est votre journée type ?F. C. : En cours, je saisis le moindre instant libre pour échanger avec mes collègues, mes élèves ou ma communauté, afin de définir les thématiques de mes vidéos. Je profite parfois des séances de TP pour filmer quelques tours de main, que je monte ensuite pour une diffusion le dimanche à 19 h. Et j’anime des formations, en présentiel ou à distance, le soir ou pendant les vacances scolaires.
Quel est votre meilleur souvenir culinaire ?F. C. : Le pain perdu de ma mère ! Le parfum du rhum, la chaleur du four, la texture incomparable… Une vraie madeleine de Proust. Sans compter l’aspect éco-responsable avec le recyclage du pain, en phase avec mes valeurs. Je lui ai dédié une vidéo pour transmettre à mon tour la recette à mon fils.
