Concours Une baguette de Paris plus que méritée !

Si Djibril Bodian vient de remporter le 1er Prix de la meilleure baguette de Paris en 2010, il aurait tout aussi bien pu gagner le Trophée de la gentillesse ! Cela fait douze ans que ce trentenaire travaille dans cette boulangerie de la rue des Abbesses, au pied de la Butte Montmartre, quartier célèbre pour ses artistes et son côté villageois. Mieux : c'est là qu'il a fait son apprentissage... Voilà un endroit qui décidément lui porte bonheur !

Titulaire d'un CAP en pâtisserie, puis d'un CAP en boulangerie, Djibril a été nommé responsable de la boulangerie voici cinq ans, c'est-à-dire un an après que Michel Galloyer l'a acquise pour en faire l'un des fleurons de son enseigne « Le Grenier à Pain ». Avec Anne-Marie Guillard, la gérante, on a là une équipe de choc grâce à laquelle la clientèle défile de façon quasi non-stop dans la boutique.

La Tradition des Moulins Viron

Les autres ingrédients du succès sont tout aussi présents, du personnel très impliqué (environ quinze personnes partagées entre la vente et la fabrication) aux farines de haut de gamme, dont la Tradition des Moulins Viron, de Chartres, créateurs de la fameuse Rétrodor. Cette farine est la garante d'une baguette régulière, savoureuse et bien croustillante, celle-là même qui a conquis le jury du concours.

Tous les produits de ce Grenier à Pain sont aussi appréciés du quartier que des nombreux touristes de passage, attirés par les ruelles pittoresques de la Butte et l'imposante basilique du Sacré-Coeur. Et ce sont ces mêmes visiteurs qui repartent de la boutique les bras chargés de pains ou de bonnes tartines salées, auxquels s'ajoutent bien souvent des sachets de biscuits bretons ou des confitures de haut de gamme, les quelques produits proposés en revente dans le magasin. Les pains, à eux seuls, méritent le détour.

Outre la baguette primée, on trouve chaque jour une dizaine de pains spéciaux, entre les basiques présents au quotidien comme celui au seigle ou celui aux céréales, et les spécialités de type ardéchois (farines de meule, seigle, froment et éclats de fruits secs) davantage vendues le week-end.

Satisfait et... fier !

A 33 ans, notre lauréat ne cache pas sa satisfaction et sa fierté d'avoir obtenu cette récompense, lui qui, au départ, avait du mal à trouver sa voie. Mais un père boulanger et un frère pâtissier, cela peut aider à apprivoiser cette profession... avant de s'y épanouir !

« J'ai vite compris que c'était un vrai métier, déclare Djibril Bodian. Et pour moi, ce prix est la confirmation d'une qualité à laquelle on travaille tous les jours. J'avoue être très fier aujourd'hui de voir mon pain sélectionné pour livrer le Palais de l'Elysée ! »

Anne-Laure Chorand