Contre la réforme des retraites, Jean Lassalle se fait boulanger

Jean Lassalle a mis la main à la pâte pendant environ quatre heures.

L’ancien député Jean Lassalle a passé plusieurs heures dans la peau d’un boulanger à Lombez, dans le Gers, pour dénoncer la réforme des retraites.

« Tu ne peux pas faire ça jusqu’à 64 ans, tu ne le peux pas ! Je le vois bien aujourd’hui, pourtant je ne suis pas une demi-portion ! » s’exclame Jean Lassalle. Il y a quelques jours, l’ancien député, président du mouvement Résistons !, a passé plusieurs heures dans la peau d’un boulanger à Lombez dans le Gers, pour mesurer par lui-même la pénibilité du métier. Et combattre ainsi la réforme des retraites proposée actuellement par le gouvernement. « Pour bien parler de quelque chose, il faut le connaître un peu », tranche-t-il dans une vidéo diffusée sur YouTube.

Il a donc soulevé des sacs de farine, pétri le pain, fait une tarte, accueilli les clients… « Il faut voir le rythme ! » s’étonne l’ancien candidat à l’élection présidentielle.

Le boulanger : « À 64 ans, je ne me vois pas être encore ici. J’ai le dos en vrac, deux hernies discales… »

Le boulanger-pâtissier qui a accueilli l’homme politique c’est Laurent Pellis. Avant tout, l’artisan souligne : « Jean Lassalle est arrivé tôt le matin, il est resté pendant quatre heures, il est passé par tous les postes et a parlé longuement a chacun de mes salariés. Il est naturel, entier et de bonne foi. Bien sûr, il était là un peu pour faire le buzz mais il s’est vraiment intéressé à tout le monde, à nous et a posé toutes les questions nécessaires pour comprendre une structure de moins de neuf salariés en campagne. »

"Je perds quatre ans de cotisation"

Alors, le patron a détaillé sa situation. « On a parlé augmentation du prix des matières premières, liens avec les fournisseurs, salaires, position des salariés vis-à-vis de l’entreprise », énumère-t-il encore. Et, bien sûr, pénibilité. « Moi, c’est sûr, à 64 ans, je ne me vois pas être encore ici. J’ai le dos en vrac, deux hernies discales… », admet le boulanger de 50 ans.

Il ajoute : « J’ai commencé à 16 ans mais douze trimestres ne me sont pas comptés parce que, pour qu’ils le soient, je devais toucher 200 % du Smic [salaire minimum interprofessionnel de croissance, NDLR] par trimestre. Les règles ont changé mais pas pour les anciens apprentis comme moi : je perds quatre ans de cotisation. J’en ai profité pour en parler à monsieur Lassalle. Il m’a fait un SMS trois jours après en me disant qu’il avait vérifié, que ce que je dis est vrai et que cette situation n’est pas normale. »

Bien sûr, la question de l’explosion des tarifs de l’électricité est elle aussi venue sur le tapis : « Depuis janvier, je suis passé de 2000 euros à 8500 euros par mois, témoigne M. Pellis. Je ne sais pas comment je vais faire face. » Le boulanger gersois argumente : « Du jour au lendemain, certains collègues sont obligés de fermer boutique, alors que notre retraite, c’est aussi notre fonds de commerce qu’on vendra… »

La retraite, on y revient… Le patron de boulangerie compte-t-il, comme le lui a demandé Jean Lassalle, aller manifester ? « Non, parce que je ne peux pas me permettre de perdre un jour. Mais, si des salariés veulent y aller, je leur offre une journée. »

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