Le granulé de bois retrouve un prix abordable
Après la flambée des prix à l’automne 2022, le marché retrouve ces derniers mois une certaine normalité. Le pellet redevient compétitif et est plus que jamais une alternative sérieuse pour la cuisson en boulangerie.
Le marché du granulé de bois a subi de fortes turbulences avec la relance post-Covid (2021) et la crise énergétique (2022). Avec la flambée des prix du gaz et de l’électricité et le soutien massif de l’État à la transition écologique, les chaudières et poêles à granulés de bois ont vu leurs ventes exploser en 2022 (+ 16 % pour les poêles, + 20 % pour les chaudières).
À l’automne, par crainte de pénurie, les consommateurs se sont rués sur les stocks de pellets et la production a eu du mal à suivre la demande. Tandis que la consommation française atteignait 2,5 millions de tonnes en 2022 (une année record !), la production nationale s’élevait à 2,05 millions de tonnes. Ce déséquilibre a conduit à des tarifs exceptionnellement élevés et à des pratiques commerciales inhabituelles. Les importations ont notamment augmenté de 40 %, tandis que les exportations ont chuté de 30 % !
Prix en baisse
En 2022, au plus fort de la crise, le sac de 15 kg tournait autour de 10 € (670 € la tonne) avec parfois des tarifs exorbitants (jusqu’à 15 €) pratiqués chez certains distributeurs peu scrupuleux. Propellet, l’association nationale du chauffage au granulé de bois, note que le prix de vente est repassé sous la barre symbolique des 8 € le sac (400 € la tonne) dès le mois de février, avec encore de fortes disparités sur le territoire. La décrue s’est poursuivie au printemps et, début juin, les sacs se vendent autour de 7 € chez les grands distributeurs.
D’après Propellet, il est peu probable cette année de retrouver les prix de 2020 : autour de 3 ou 4 € le sac. Les frais de production, de transport, d’emballage ont en effet augmenté, comme partout. La bonne nouvelle est que la filière continue de se consolider. Avec soixante dix usines réparties sur le territoire national (dont trois ont vu le jour en 2022), la capacité de production française continue inlassablement d’augmenter. Et trois nouveaux sites doivent lancer leur production cette année. Propellet table ainsi sur un doublement de la production nationale à l'horizon 2028.
Progression en boulangerie
Avec ses atouts écologiques et économiques, le pellet à moins de 6 € le sac risque bien de sortir grand favori pour le chauffage domestique dans les années à venir, notamment lorsque les aides de l’État sur l’électricité (bouclier tarifaire) s’arrêteront. En boulangerie, cette biomasse-énergie — qui offre à la base de nombreux avantages par rapport aux bûches — devient aussi de plus en plus crédible pour sortir des énergies fossiles et spéculatives et en vue de retrouver de la rentabilité.
Mais l’utilisation du granulé pour la cuisson en boulangerie se heurte encore à des difficultés techniques (évacuation des cendres, alimentation en pellets, décrassage du brûleur, émanation de particules fines, etc.). L’Italie, pays ou les tarifs de l’énergie sont encore plus élevés qu’en France, est particulièrement engagée sur la technologie pellet, avec des fabricants sérieux comme Polin, Logiudice ou Tagliavini (fours) et B- Max Technology ou Termocabi (brûleurs adaptables). Les constructeurs français suivront-ils le mouvement ?