Des mairies se donnent les moyens d’accueillir un boulanger
De nombreuses communes sans boulanger investissent pour créer une boulangerie municipale. Exemples dans le Finistère, le Gard, et le Vaucluse.
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« Une boulangerie est une activité structurante dans une commune. On y vient tous les jours parce que le pain est bon, cela crée une animation. Cela attire des personnes d’autres communes, et permet aux anciens de sortir de chez eux », explique Ronan Hascoët. Il est adjoint au maire en charge des commerces de Cast (Finistère), où vivent moins de deux mille personnes. Ce retraité a connu l’époque où cinq boulangers faisaient du pain pour le village. Depuis quatre ans, un dépôt de pain rend service aux habitants, « mais l’offre n’est pas complète », précise l’adjoint.
Rénovation et construction
Le maire, Jacques Gouérou, a fini par convaincre une administrée de vendre un bâtiment donnant sur la place principale qui abritait une boulangerie du début du XXe siècle jusque dans les années 1960. La municipalité a pu racheter pour 160 000 € les 156 m2 (boutique et fournil en rez-de-chaussée + logement à l’étage). Des subventions : 20 000 € du conseil régional de Bretagne et 60 000 € du conseil départemental du Finistère vont participer à financer une rénovation complète estimée à 300 000 €. L’état des finances de la commune permet cet investissement conséquent, sans recours à l’emprunt.
«Les travaux démarrent en octobre et dureront une année, explique Ronan Hascoët. Nous chercherons prochainement un couple de boulanger-pâtissier qui s’investira dans l’aménagement de ce local et financera son matériel. Ce commerce profitera d’une situation privilégiée puisque Cast se situe sur la route départementale 7 qui rejoint Douarnenez, où 4 000 véhicules transitent chaque jour.»
Produits faits maison
D’autres communes vont jusqu’à construire le bâtiment. Comme dans le Gard, à Vénéjan, labellisée Petites cité de caractère. Une boulangerie toute neuve et son parking ont pris place à l’entrée du village, sur la route départementale 148. Au labo de 100 m2 s’ajoute un espace de vente de 50 m², une terrasse de 50 m2 et des sanitaires. Le terrain a coûté 200 000 € et les travaux environ 300 000 €, avec 60 % de subventions.
Le matériel nécessaire à l’installation de la boulangerie-pâtisserie est estimé à 100 000 €, à la charge des professionnels qui signeront le bail de 9 ans reconductible. Pour le quotidien des 1300 habitants et les personnes de passage, Gérard Estelle, le maire, souhaite que soient proposés des produits faits maison de qualité, pains, tartes, sandwichs, salades, et de l’épicerie de première nécessité. Date limite de dépôt des dossiers des candidats le 13 juillet 2023 (www.venejan.fr 04 66 79 25 08 — mairie@venejan.fr).
À Crillon-le-Brave (Vaucluse), le fournil de Crillon aussi est municipal. Au printemps, un jeune couple, Rudy et Mégane, a pris la suite de Christian pour cuire le pain dans le four à pellets de bois. Le loyer modéré de 600 euros mensuels avait attiré une douzaine de candidatures.
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