Blés tendres bio et CRC : bilan de la moisson 2023
FranceAgriMer et Filière CRC présentent leur bilan concernant la qualité des blés tendres produits en Agriculture Biologique ou sous certification Culture Raisonnée Contrôlée. Les principaux enseignements.
Dans la foulée de son traditionnel conseil spécialisé grandes cultures de la mi-octobre, l’établissement national des produits de l’agriculture et de la mer FranceAgriMer a communiqué le bilan qualitatif des blés tendres cultivés en bio sur la campagne 2022-2023.
Notez que les analyses sont effectuées sur des échantillons prélevés à l’entrée des silos. Les meuniers peuvent ainsi encore travailler le grain pour optimiser certains paramètres jugés trop médiocres.
De bons grains
Sur la qualité du grain justement, malgré une assez forte hétérogénéité régionale relevée sur certains critères, les résultats sont globalement bons et devraient satisfaire l’industrie française et l’export.
La teneur en protéines s’établit à 11 % en moyenne, proche de celle de 2022 (11,1 %) et un peu en deçà de la valeur en conventionnel pour cette année (11,6 %). Ce chiffre reste toutefois satisfaisant, d’autant que 62 % des blés présentent un taux supérieur à 11 % (critère d’entrée en classe Supérieur), contre 43 % en 2022.
Le poids spécifique moyen est de 77,1 kg/hl, un résultat également correct (similaire à celui de 2021 et proche du chiffre en conventionnel), malgré des disparités Nord-Sud. La teneur en eau atteint 13,3 % (contre 12,7 % en 2021), ce qui ne devrait poser aucun problème pour la conservation des blés.
Du bon pain en perspective
Concernant la panification, aucun souci non plus. Malgré des précipitations relevées au moment de la moisson dans certaines régions, aucune dégradation du temps de chute de Hagberg (due à une germination des grains consécutive à un excès d’humidité) n’est observée : 99 % des blés présentent une valeur supérieure à 240 secondes.
« La force boulangère est aussi très correcte, avec une valeur W moyenne de 177 (165 en 2022) et 65 % des lots se situant au-dessus de 150. Le bassin de production Sud-Ouest — leader en France — est un peu derrière malgré tout. Le test de panification donne des résultats globalement très satisfaisants, avec une note moyenne de 259 sur 300 (83 % des lots se situent au-dessus de 250). Les pâtes sont globalement équilibrées et les pains se développent bien au four », assure Chatou Laouan, chargée d’études à FranceAgriMer.
Une offre qui dépasse la demande
Côté commercialisation, les perspectives pour la campagne commerciale 2023-24 sont également sorties concernant le blé tendre bio. La collecte s’élèverait à 430 000 tonnes (t) (contre 421 600 en 2022-23) et le stock de report à 140 200 t (contre 121 000 en 2022-23).
« D’après ces premières prévisions, les disponibilités en blé tendre bio pour le marché [stock de report de la campagne passée et collecte de la campagne 2023-24, NDLR] augmenteraient,alors que les utilisations sont attendues en repli sur le marché français. Les exportations sont également prévues en baisse.Même si les importations de blé bio sont attendues en net recul par rapport à la campagne passée — notamment au niveau de la meunerie —, une partie du blé bio disponible pour le marché devrait être déclassée. À confirmer cependant, car il s’agit bien sûr des premières prévisions pour la campagne 2023-24, susceptibles d’être révisées et ajustées au fil de la campagne », indique Benoît Piétrement, président du conseil spécialisé grandes cultures de FranceAgriMer. Ce recul de la demande — entraîné par la chute de la consommation bio au niveau national — devrait, logiquement, revenir à une situation plus équilibrée lorsque la crise inflationniste sera passée.