Inflation, coût de l'énergie : dur dur pour les grosses boulangeries aussi
Plusieurs chaînes de boulangeries ou boulangeries industrielles ont été liquidées ces dernières semaines. De quoi rappeler que les groupes et réseaux ne sont pas forcément plus forts face à la conjoncture actuelle.
On le sait, aujourd'hui de nombreux artisans cherchent des solutions pour surmonter la hausse des coûts. Mais en ville comme à la campagne, fortes de réseaux de boutiques ou de tournées dans les villages, plusieurs entreprises de boulangeries — certes, très diverses — viennent d'être placées en liquidation judiciaire. Preuve s'il en fallait que la taille ne rend pas forcément plus résistant aux aléas. Et ceux-ci sont d'ailleurs connus de tous les boulangers : l'augmentation du prix de l'énergie et des matières premières.
C'est bien sûr la première cause mise en avant par Dominique Sales, gérant de l'Albigeoise des Pâtons. Cette boulangerie industrielle de Villeneuve (Aveyron), dont le siège social était à Saint-Juéry dans le Tarn, réalisait 28 tournées dans le Tarn et l'Aveyron jusqu'à sa fermeture il y a quelques semaines. Elle comptait également un site de production et deux boulangeries à l'ouest de l'Aveyron. Quelque 90 salariés perdent donc leur emploi.
Dans les colonnes de Centre Presse Aveyron, Dominique Sales assure : « Rien que sur l'électricité, on est passé d'une facture de cent soixante dix mille euros à six cent trente-trois mille euros l'année dernière. Le coût de la farine a augmenté de quarante-cinq pour cent. On a bien essayé de réduire une partie des coûts en arrêtant certaines productions, mais cela n’a pas suffi. On n’a pas pu répercuter cette hausse sur le prix à la vente de nos produits. Dans cette économie, il y a des limites. »
Pas de reprise possible pour plusieurs chaînes de boulangeries
Baisser le rideau et licencier des salariés : Fabrice Antoncic compare cela à « perdre un membre de la famille », dans les colonnes de76Actu. Lui était à la tête des douze boulangeries Luval, à Rouen et au Havre. Des sites dont il avait racheté le fonds de commerce à l'enseigne Paul. Deux ans plus tard, les 92 salariés doivent eux aussi pointer au chômage. Le patron admet que son positionnement — celui d' « une entreprise familiale, indépendante, qui fait le choix du local et des produits de qualité » — « n'a pas marché ». Si une offre de reprise s'est bien manifestée, dans laquelle M. Antoncic gardait 49 % des parts, elle n'a pas été jugée suffisamment solide par le tribunal de commerce de Rouen.
La SARL Cayla-Alcouffe — qui comptait quatre boulangeries et 21 salariés dans le nord de l'Aveyron, à Decazeville et Firmi — n'aurait pas, elle non plus, trouvé de repreneurs pour le moment. On voit mal toutefois comment l'un des sites majeurs, idéalement placé, pourrait ne pas reprendre vie. Dans les colonnes de La Dépêche du Midi, les dirigeants de la société fermée mettent en avant l'explosion des coûts énergétiques et des matières premières ; « la concurrence aussi ». Mais également « la fermeture de la Sociétéaveyronnaisedemétallurgie [une entreprise locale employant 340 personnes, NDLR] car beaucoup de salariés venaient chez nous ».