Christophe Bellanza, formateur au CFA de Metz : « Enseigner, c’est aussi apprendre »

Perfectionniste, Christophe Bellanza a participé au concours de Meilleur ouvrier de France en 2016.

Christophe Bellanza est formateur en boulangerie depuis douze ans. Un métier qui demande une bonne capacité d’adaptation, aux profils des apprenants et aux tendances du secteur.

Il vous fait visiter son vaste domaine, blouse blanche aux “armes” du lieu, la Chambre des métiers et de l’artisanat, saluant une secrétaire, le directeur, un collègue, avec le même sourire. Ici les bureaux, là les labos. Christophe Bellanza, 57 ans, connaît comme sa poche cet énorme paquebot que constitue l’établissement dédié aux formations aux métiers de bouche et aux services à la personne. Douze ans d’enseignement et des milliers d’élèves passés “entre ses mains”.

Le formateur partage régulièrement sur sa page Facebook les photos de réalisations, créations personnelles ou conçues avec ses élèves. (© CMA - CFA)

Dans le vaste fournil, le formateur examine d’un œil attentif les fabrications de trois apprentis, montre comment inciser les pâtons, évalue la cuisson. Et vous fait déguster un pain au chocolat tout chaud ! Un peu plus loin, il échange avec un apprenant au profil un peu compliqué : âgé de 50 ans, déficient visuel, celui-ci a décidé malgré son handicap de passer son CAP de boulanger. « Ce n’était pas, a priori, une situation facile, souligne Christophe Bellanza. Mais cette personne est très volontaire et c’est à nous, enseignants, de nous adapter. »

À la recherche d’un métier concret

Né à Forbach, en Moselle, Christophe a passé un CAP puis un BM. Il a été salarié pendant plusieurs années, travaillant avec des méthodes variées, plusieurs types de fours. Puis il a ouvert son propre fond dans une commune près de Metz. Un divorce l’a obligé à vendre son affaire. Sollicité par le directeur du CFA, où il faisait déjà des interventions, il décide de devenir formateur.

Un choix qu’il ne regrette pas, tant le contact avec les jeunes, mais aussi avec les adultes en reconversion, lui plaît. « Ces adultes viennent de professions différentes, la banque, les assurances, l’informatique, souligne-t-il. C’est vraiment valorisant de voir comment ils s’épanouissent ici après quelques semaines. Alors qu’ils se morfondaient dans leur métier précédent, ils revivent presque ! Ils sont nombreux dans ce cas, à la recherche d’un métier concret, où ils voient l’aboutissement de longues heures de travail. Avec un tel public, nous devons adapter nos cours en permanence, c’est enrichissant. Car enseigner, c’est aussi apprendre. »

Le formateur partage régulièrement sur sa page Facebook les photos de réalisations, créations personnelles ou conçues avec ses élèves. (© CMA - CFA)

En 2016, Christophe participe au concours de Meilleur ouvrier de France. Mais il chute et se casse un bras juste avant l’épreuve. Très déterminé, il participe quand même, mais finit hors délai. « Je n’ai pas regretté ma participation car cela m’a fait progresser dans mes recherches, ma technique », note-t-il. Même s’il n’est pas très branché nouvelles technologies — il exhibe un téléphone à touches style années 2000 — Christophe publie régulièrement sur sa page Facebook des photos de ses réalisations, souvent originales. « Il est possible de faire du bon et du beau en même temps. Et surtout, je souhaite passer le message que le pain est un produit noble, nourrir les gens une belle mission. »

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