Cet artisan se bat pour pouvoir installer son fournil près d’un hypermarché
Valentin Garcia, boulanger dans l'Hérault, a obtenu l'accord d'installer sa boutique et son laboratoire dans la zone commerciale de Sérignan, en dépit du recours du gérant de l'hypermarché Carrefour. Mais son combat n'est peut-être pas terminé.
« Ça fait deux ans que ça dure ! On gagne à chaque fois, donc ça fait plaisir, se réjouit Valentin Garcia, boulanger à Sérignan, dans l'Hérault. Mais ce n'est peut-être pas fini... » Le boulanger, son frère, son neveu et ses fils — avec lesquels il travaille — ne vont peut-être pas pouvoir installer une nouvelle boutique et un laboratoire dans la zone d'activité de Bellegarde, à Sérignan (Hérault). Pour le moment, les nouvelles sont pourtant bonnes : la commission départementale d'aménagement commercial lui a donné son accord. Le gérant de l'hypermarché Carrefour voisin a bien saisi la commission nationale, mais elle a à son tour donné raison à la famille Garcia il y a quelques semaines. « En plus, on a le soutien de beaucoup de monde. Mais le gérant de Carrefour ne lâche rien », tranche l'artisan.
« La survie de nos magasins est en jeu »
Valentin Garcia attend désormais la réponse, dans les jours prochains, au dépôt du permis de construire de ce nouveau bâtiment. « Je crains que le gérant ne l'attaque... », anticipe-t-il. Une angoisse d'autant plus grand que l'idée du sexagénaire est « de laisser un bel outil [à ses] enfants ».
Son ambition est en effet de poursuivre la production de pain dans les quatre boulangeries de la Maison Garcia — deux à Sérignan, une à Valras-Plage et Lespignan — mais de regrouper en un seul lieu la réalisation des pâtisseries et viennoiseries. « Notre objectif est de mutualiser les achats, les fours, le personnel, d'avoir un toit photovoltaïque. » Bref, de réaliser des économies d'échelle dans un moment difficile : « Le prix de l'énergie a plombé nos comptes, reprend le boulanger. C'est la survie de nos magasins qui est en jeu. »
Le boulanger résume les discussions qu'il a eues avec le gérant du Carrefour : « Il me dit qu'il ne veut pas de concurrence... Mais je ne lui en fais pas ! Je vends des gâteaux artisanaux, du bon pain : nous n'avons pas les mêmes clients ! »