Le meunier, solidaire de votre réussite

Entre boulanger et meunier, une nouvelle forme de partenariat se dessine. Droit, gestion, marketing, communication, merchandising, fabrication… les conseils qu'ils sont à même de vous apporter sont gratuits si vous vous engagez avec eux. C'est une grande opportunité qui s'ouvre à vous, si vous êtes en difficulté. Vous ne serez plus seul à naviguer dans la tourmente !

Gagnant-gagnant

Annabelle Dupont, responsable du marketing chez Copaline (Inter-Farine), explique que « la gamme de services que nous proposons est aujourd'hui très vaste. En effet, au-delà de la production et de la distribution, notre métier consiste également à apporter de l'assistance et du conseil dans différents domaines comme la maîtrise des process, la finance, le marketing ou le merchandising.

Nous disposons d'experts qui peuvent analyser en détail la situation et proposer des solutions pour viabiliser le commerce (lire l'encadré). La recette miracle n'existe pas dans notre métier. Néanmoins, l'écoute et le partage sont souvent source de solutions », explique-t-elle.

Arnaud et Angélique Féry, installés à Nevers sur une troisième affaire, ont connu des débuts difficiles. Chiffre d'affaires surévalué à la vente, boutique mal placée, parking refusé par la mairie, la situation était mal embarquée.

Angélique précise que « les clients ne demandaient que du pain blanc. La tradition, les spéciaux et les viennoiseries : ils n'en voulaient pas. On ne savait pas quoi faire, le chiffre d'affaires était au point mort ».

Même si le souci de la qualité a toujours été une priorité pour lui, Arnaud avoue que « faire du bon pain, c'est une chose. Le vendre en est une autre. Il faut que la qualité soit reconnue par les clients, ce qui est loin d'être évident ». Ils se sont alors rapprochés de leur fournisseur de farines (Bagatelle) pour comprendre ce qui n'allait pas. Ce fut leur plus sage décision.

Le pouvoir des étiquettes

Le meunier s'est penché sur leur situation. Il leur a conseillé d'aller jusqu'au bout de la démarche du label rouge pour pouvoir apposer sur leur baguette le label de qualité reconnu par les consommateurs. Les ventes ont décollé.

Le couple est reconnaissant aujourd'hui envers leur partenaire qui a su les écouter, les faire évoluer pas à pas, tout en sécurisant leur affaire. « Les clients achètent non seulement plus de pains, mais de plus ils se laissent maintenant tenter par nos viennoiseries, nos pâtisseries et nos sandwichs. La confiance est là », se réjouit Angélique.

Le recours aux marques et labels connus du grand public est un avantage que le meunier peut vous proposer pour faire valoir votre différence, surtout lorsque vous vous lancez.

Johnathan et Karine Bretaudeau, installés il y a cinq ans à la Rochelle, ont eu beaucoup de mal à percer face à la forte concurrence du quartier. Après deux années difficiles, ils ont réussi à sortir de l'impasse en adoptant une farine et un process leur permettant de bénéficier du logo « Saveur de l'année »  (Festival des Pains).

« Nous vendions auparavant quinze Tradition par jour et nous en sommes à près de 400 aujourd'hui. Le chiffre d'affaires ne cesse d'augmenter. Notre clientèle, essentiellement bourgeoise, est attentive aux signes de qualité et a parfaitement répondu au produit », indique Johnathan.

Grâce à la publicité télévisuelle, certaines grandes marques de farines peuvent aussi vous aider à gagner en impact auprès du grand public. Une identité à votre magasin peut aussi être opportune pour booster les ventes, via des façades contemporaines et attractives ou des concepts d'enseigne durable.

Néanmoins, sachez que leur positionnement haut de gamme implique une certaine exigence à la production.

Les quatre grandes étapes de la viabilisation d'un commerce 1. L'audit financier : il est demandé une implication et une transparence totale de la part de l'artisan. Lors de cette étape préalable, les documents comptables sont analysés. 2. Etude de la zone de chalandise : la typologie du quartier environnant, la clientèle habituelle et la concurrence sont passées au crible. 3. Recommandations stratégiques : à la suite de cette immersion en profondeur, les experts émettent des solutions concernant l'offre de produits, l'attractivité du magasin et l'organisation du travail, tout cela sur la base du dialogue avec l'artisan. 4. Etude de financement : en fonction des solutions adoptées et des problèmes financiers rencontrés, des propositions sont faites pour pouvoir réinvestir à bon escient et en toute sécurité.

par Armand Tandeau (publié le 2 avril 2010)