Un air de (dé)fêtes ?
L’éditorial du mois de mai de La Toque magazine.
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Le débat autour de l’interdiction pour les entrepreneurs de boulangerie artisanale de faire appel à leurs salariés le 1er mai fait rage depuis plusieurs semaines. Un certain flou juridique ainsi qu’une tolérance existaient, et des dérogations permettaient aux gérants d’ouvrir quasi-normalement. Effectivement, la possibilité d’employer des salariés à cette date reposait sur une position ministérielle datant du 23 mai 1986. Mais la donne a changé, et les amendes pleuvent. Jean-François Bandet, fondateur de Bo&Mie, était convoqué il y a peu au commissariat après un contrôle de l’inspection du travail dans l’une de ses boutiques parisiennes le 1er mai… 2021. Pas de prescription donc.
La Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française était déjà montée au créneau après les contrôles de l’inspection du travail dans des boulangeries vendéennes l’an dernier, dont les patrons ont été assignés au Tribunal de police. Bonne nouvelle tout de même : ils ont été relaxés le 25 avril dernier. Ce même jour, des sénateurs centristes ont déposé une proposition de loi visant à assouplir l’interdiction, portée notamment par l’élue Annick Billon. Toutefois, le texte n’a pas encore de date d’examen au Parlement. Si la ministre du Travail, Catherine Vautrin, se dit favorable à une évolution de la loi, la bataille est vraisemblablement perdue pour cette année… à moins de faire appel à des freelances. Sinon les gérants vont devoir supporter seuls la charge de travail ou baisser le rideau.
Alors oui, respecter des droits acquis parfois “sur le sang des ouvriers”, comme le soulignait la CGT, est crucial. Mais faut-il balayer pour autant le souhait d’employés volontaires, désirant être payés double ?
Autre disposition faisant grincer des dents : les nouvelles règles relatives à l’aide au retour à l’emploi des créateurs et repreneurs d’entreprise. Son montant et sa durée de versement diminuent. Retrouvez tous les détails dans le magazine de ce mois-ci, en page 12.
Dans la série des sujets qui en fait déchanter plus d’un.e, évoquons également la pistache, ou plutôt son prix, qui a augmenté de 35 % en un an sur les marchés mondiaux. En cause, l’engouement sans précédent pour la fameuse tablette Dubaï, qui inonde les réseaux sociaux depuis près d’un an et demi. La folie autour de cette tendance fait craindre une pénurie de ces oléagineux, en particulier ceux à coque fermée, servant notamment à la fabrication de pâte de pistache. Car la production globale est en recul aux États-Unis, premier exportateur mondial, devant l’Iran et la Turquie. Pour la secrétaire du Syndicat France Pistache, c’est le moment propice pour se tourner vers les pistaches européennes. Sur RMC, Émilie Fiorito, pointait notamment la durabilité et la qualité de la filière française, même si elle reste petite (500 hectares de pistachiers en Provence-Alpes-Côte d'Azur [Occitanie]) et une production de 800 kilos par an). La Toque magazine vous propose de découvrir dans son nouveau numéro celles en provenance de Sicile (qui ne représente qu’1 % de la production mondiale). Une alternative vous permettant d’offrir des produits d’exception à votre clientèle et de sublimer votre savoir-faire.
Des savoir-faire qui seront aussi mis en lumière lors de cette première quinzaine de mai avec la Fête du pain, sur tout le territoire — jusqu’au 11 mai sur le Parvis de Notre-Dame, à Paris —, qui accueillera notamment les fameux concours de la meilleure Baguette de Paris et les compétitions nationales du meilleur Sandwich ou de la meilleure Tradition. Des festivités qui valorisent le savoir-faire et l’excellence des artisans.
Quelques jours plus tard, la Fête des mères sera le rendez-vous à ne pas manquer pour multiplier les ventes. Préparations sucrées, packagings et jeux-concours thématiques… à vous de surprendre vos clients. Cela peut aussi passer par une ambiance musicale — bien dosée (on en parle dans notre Mieux Vendre), à moins de vouloir transformer votre magasin en dancing à l’approche de la Fête de la musique.
Rassurez-vous, si vous n’avez pas la possibilité d’inviter Bob Sinclar — à l’instar de The French Bastards il y a quelques semaines —, ou êtes branchés plutôt rock, d’autres moyens existent pour créer l’événement et accroître la convivialité et l’attractivité de sa boutique. Assisterons-nous bientôt à des Bakeries Partys dans toute la France pour attirer aussi davantage de jeunes ? L’avenir nous le dira… ou pas !
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