focus Bertrand Puma : des valeurs fortes et des engagements concrets

Depuis soixante-dix ans, la société Bertrand Puma n’a eu de cesse d’étendre sa gamme d’équipements, tout en restant spécialisée dans l’univers de la mécanisation des pâtes. Des premières façonneuses (1952) aux tout derniers modèles de pétrins à bras plongeants (2022), en passant par les diviseuses (Divitrad) et les fermenteurs (Fermentolevain), le fabricant a toujours été fidèle à sa vision entrepreneuriale : écouter l’artisan boulanger.

« La première vertu de nos équipements est la solidité et la fiabilité, assure Sébastien Audras, chef de produit. Il n’est pas rare de trouver dans les fournils de vieux modèles de 30 ou 40 ans qui tournent encore ! Cette garantie de pouvoir compter chaque jour sur son outil de production est une attente forte des artisans boulangers. Chez nous, l’obsolescence programmée est proscrite. Nos équipements ont non seulement une résistance à toute épreuve (sollicitation intensive, produits corrosifs, chocs, court-circuits, bugs informatiques…), mais ils sont aussi hautement réparables. Il arrive en effet que nos utilisateurs se séparent un jour de leur vieille machine pour en prendre une nouvelle, plus adaptée ou plus moderne. Nous reprenons alors l’ancien modèle que nous démontons pour pouvoir proposer des pièces détachées reconditionnées. Quand il n’y a vraiment plus rien à en tirer, les matériaux partent dans des filières de recyclage. Plus de 90 % de nos pièces sont revalorisables d’une manière ou d’une autre. Cet engagement sur l’économie circulaire a toujours existé chez Bertrand Puma, mais il tend aujourd’hui à être plus formalisé et systématisé. »

Marque écocitoyenne

Au-delà de l’aspect communication, ce qui compte pour l’équipementier, ce sont les engagements réels qui ont bâti la notoriété de la marque depuis ses débuts : la défense de l’artisanat boulanger ou la fabrication française.

« Le siège et l’usine sont en France et près de 85 % de nos fournisseurs sont français et produisent en France. Pour le reste, 13 % sont frontaliers et 2 % sont implantés en Chine (il n’y a pas d’autres choix sur les composants électroniques). Notre stratégie a aussi toujours consisté à produire des machines qui permettent aux artisans de valoriser leur savoir-faire, tout en rationalisant les process et en diminuant la pénibilité au travail. Aussi, pour s’adapter à notre marché, notre politique d’innovation est particulièrement dynamique et s’inscrit dans la durée », reconnaît-il. Les produits sont donc régulièrement revus et corrigés. Cela concerne les batteurs Tornado, dont les plastiques ont été remplacés par du métal (incassable) et les pieds par de l’inox (pour l’aspect anticorrosion).

Parfois, la totalité de la gamme est repensée en termes de design, de sécurité, d’ergonomie, de digitalisation… Ce fut le cas ces dernières années des diviseuses Divitrad et des fermenteurs Fermentolevain.

Nouveaux produits

« Nous révisons notre gamme de pétrins à bras plongeants Abyss, qui va être élargie avec deux modèles de plus grande capacité (lancement en février). La cuve a été surélevée afin que le décuvage soit le plus ergonomique possible. Une tablette intégrée et rabattable (en option) permettra aussi d’installer un poste de travail modulable et mobile. La tablette (800 × 400) dotée d’une prise électrique est prévue pour supporter 40 kg et pour permettre de poser un bac de pâte et une balance. La hauteur a été pensée pour pouvoir décuver bord à bord (NDLR : la hauteur d’un bac standard se trouve juste au niveau du bord de la cuve). Parfois de petites évolutions bien pensées peuvent changer la vie. Les troubles musculo-squelettiques proviennent leplus souvent de gestes répétitifs peu confortables ou de postures contraignantes », reconnaît Sébastien Audras.

Autre nouveauté fraîchement lancée : le laminoir automatique Stratus Mega. Conçu pour les fournils productifs, il embarque tout ce qui se fait de mieux en matière technologique. Tout le process (farinage, abaisse, laminage, découpe) est automatisé et programmé via une interface tactile. « Ce laminoir permet d’augmenter les cadences et de rentabiliser son offre de viennoiseries. Certains font aussi ce choix pour diversifier leurs produits feuilletés : galettes des rois, brioches feuilletées, tartes salées, torsades apéritives, feuilletés au jambon… », ajoute-t-il. Conçu tout en inox (AISI 304 recyclé), ce laminoir robuste est encore une fois fidèle aux principes de Bertrand Puma. L’année démarre bien et nous réserve (d’après le constructeur) de nombreuses surprises. Une marque à suivre.

Armand Tandeau