Moderne, traditionnelle, vintage… : la devanture donne le ton

Reflet de son identité, la devanture est la vitrine physique et symbolique d’un commerce. Premier point de contact avec le client, cet espace clé doit être mûrement pensé en vue de l’inciter à pousser la porte et de le fidéliser, en offrant une cohérence entre l’extérieur et l’intérieur.

1. IDENTITÉ

CRÉER SON UNIVERS

Étape préalable à tout projet d’aménagement : cerner son univers en termes de métier, savoir-faire, identité, histoire, valeurs, ambiance. Autant d’éléments qui vont permettre de concevoir l’identité visuelle de son commerce. Autre donnée à prendre en compte : « Le site d’implantation du magasin, potentiellement soumis à des contraintes réglementaires (plan local d’urbanisme, Bâtiments de France, etc.) », prévient Françoise Cartouzou, du cabinet d’architecture Konceptor (Marseille).

2. MATÉRIAUX

OPTIMISER LE RAPPORT QUALITE-PRIX

Bois, briques, pierres apparentes… Les matériaux nobles peuvent s’inviter en façade, sous réserve de disposer du budget adéquat et d’avoir conscience des contraintes associées. « Je déconseillerais le bois en bord de mer, pour une question d’entretien », pointe Françoise Cartouzou. Conserver, restaurer ou sublimer le patrimoine architectural s’impose comme un vrai parti-pris qualitatif. Au Mans, la chocolaterie-pâtisserie Bellanger a fait appel à une mosaïste pour traduire visuellement sa signature : “Artisans d’exception”. À Bastia, Jean-Étienne Venturi, de la boutique A Biscutteria, a donné un coup de jeune (et de rose) à un ancien commerce mythique de la ville, tout en gardant l’enseigne “chaussures” pour un supplément d’âme, interpellation des passants à la clé.

Clin d’œil à l’ancienne boutique de chaussures, à valeur de patrimoine pour les Bastiais, Jean-Etienne Venturi de la boutique A Biscutteria a conservé l’enseigne historique. (© B. GUICHETEAU)

3. COULEUR

OSER LES CONTRASTES

Personnels, ses choix chromatiques constituent un bon levier de différenciation. La tendance : associer un crème couleur mie à une teinte plus éclatante, mais sans être trop clivante pour un effet de contraste, comme le vert (plutôt olive que gazon) de la boutique Encore d’Ophélie Barès, à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Autre option intemporelle : miser sur une palette neutre du blanc au gris, et une large vitrine en verre pour jouer la transparence et la sobriété. À l’inverse, Pain Pan ! à Marseille ou Baston à Bordeaux ont privilégié le jaune en monochrome, plus audacieux, afin de marquer les esprits. « Il faut prendre en compte aussi l’environnement. Dans certains secteurs protégés, les Bâtiments de France restreignent l’usage des couleurs », note l’architecte Françoise Cartouzou.

Du gris et des lettres peintes : un choix à la fois relativement classique et moderne. (© B. GUICHETEAU)

4. ANIMATION

SOIGNER SA VITRINE CÔTÉ RUE

Certains artisans optent pour des décorations minimalistes, comme du vieux matériel de boulangerie (balance, pelle à pain, etc.), avec des variations minimes tout au long de l’année. Quand d’autres jouent à fond la carte événementielle et saisonnière. En vitrine, mieux vaut parier sur des adhésifs et des décors éphémères, voire naturels, à recycler si possible d’une année sur l’autre. Tout dépend aussi de l’agencement intérieur de votre boutique et du mobilier, offrant ou non des surfaces d’exposition sur rue. Quel que soit son profil, le but est toujours de viser la visibilité, la clarté et l’attractivité, en valorisant éventuellement quelques produits phares, en cohérence avec sa gamme.

5. ENSEIGNE

IDENTIFIER LES MOTS-CLÉS

Que mentionner sur son enseigne : Son nom ? Sa spécialité ? Ses titres ? Son logo ? Sa devise ? « Trop d’information peut tuer l’information », observe Françoise Cartouzou. Il est possible de jouer sur la taille et le traitement des lettres (peintes, en relief, éclairées, etc.) pour hiérarchiser les informations, l’idée étant, une fois de plus, d’être identifié et de se démarquer en valorisant les bons mots-clés. Sans oublierla mention de ses horaires, indispensable.