Les plus jeunes ne comptent pas pour du beurre

Les enfants sont des consommateurs comme les autres, ou presque. Fortement prescripteurs, ils constituent une cible à ne pas négliger pour les boulangers-pâtissiers et à fidéliser dès aujourd’hui. Car ce sont eux les clients de demain.

ANIMATION

JOUER LE JEU

Les fêtes et événements sont autant d’occasions de théâtraliser l’aménagement de sa boutique. Certains fournisseurs proposent des kits d’animation dédiés. En plus des éléments de décor (guirlandes, affiches), qui sont attractifs pour les enfants, ils comprennent souvent des petits cadeaux à leur intention (ballons, coloriages, etc.). C’est le cas notamment pour Halloween, le 31 octobre, cette fête traditionnelle anglo-saxonne qui prend une place croissante en France.

PÉDAGOGIE

TRANSMETTRE LE GOÛT DU BIEN MANGER

Certains artisans, comme la pâtisserie Chez Bogato à Paris (4^e), proposent des ateliers-cours gourmands aux enfants, éventuellement en duo avec un adulte ; d’autres des interventions pour les scolaires. Autant d’initiatives qui participent à l’indispensable éveil au goût et à l’éducation alimentaire des plus jeunes. « Il s’agit de les impliquer dans la préparation en leur offrant de mettre la main à la pâte, avec un programme adapté à leur âge, comme le façonnage d’un cookie ou la personnalisation d’un sablé pour la fête des Mères », suggère Camille Royer, experte en marketing pour Les Artisans du goût. Cela peut être contraignant à mettre en place, mais s’avère payant sur la durée.

En revente, les confiseries alternatives, comme les rubans aux fruits de la Ferme de la Louvière, plus saines et moins sucrées, se développent. (© B. GUICHETEAU)

GAMME

SE DÉMARQUER AU GOÛTER

« L’offre goûter n’est pas suffisamment exploitée en boulangerie-pâtisserie », observe Camille Royer. Elle conseille de la développer « sans tomber dans une surenchère de gourmandise ou de sophistication ». L’idée : combiner simplicité et accessibilité. Illustration avec la chouquette ou la crêpe. Dessert préféré des Français*, cette dernière peut se consommer sur place ou à emporter, nature ou avec une garniture au choix. Leviers de ventes additionnelles, les bonbons sont appréciés des enfants, mais moins des parents : trop de sucre, d’additifs… À Grenoble, l’artisan Thierry Court a créé Les Petits Bonheurs, une gamme de snacking sucrée alternative à base d’ingrédients naturels et de qualité avec un juste dosage en saccharose. D’autres fabricants proposent des confiseries sans sucres ajoutés, à partir de fruits déclassés, pour une gourmandise raisonnée. Des produits régressifs qui peuvent aussi séduire les adultes.

*Sondage CSA pour Culture sucre.

AMÉNAGEMENT

SE METTRE À HAUTEUR D’ENFANTS

Le guide Le Fooding a récemment publié une liste des restaurants “kid friendly”, c’est-à-dire où les jeunes clients sont les bienvenus — ce qui n’est pas le cas dans tous les établissements. De plus en plus de parents apprécient ainsi les lieux leur permettant de passer un bon moment avec leurs enfants. À Nantes, la boulangerie Maison Arlot-Cheng leur a dédié un espace (avec livres et jeux) dans sa salle de restauration. Le conseil vaut pour les équipements à disposition (rehausseurs, par exemple) et le merchandising : pourquoi ne pas installer un petit tabouret en magasin pour permettre aux enfants de jeter un œil sur les produits ? Tentation et achat d’impulsion garantis.

FIDÉLISATION

FAIRE ACTE DE GÉNÉROSITÉ

Au-delà des temps forts du calendrier, un petit geste est toujours apprécié, autant par les parents que par leur progéniture. Offrir une chouquette, un bout de brioche ou un bonbon à l’heure du goûter a valeur de dégustation et de fidélisation sur le long terme : les enfants conservant ce souvenir en mémoire. « C’est une action commerciale du quotidien qui permet d’ancrer une habitude, un investissement pour l’avenir », sourit Camille Royer.