Bien nommer son enseigne en boulangerie-pâtisserie : conseils d’expert

Identité

LA VITRINE DE L’ACTIVITÉ

Le choix du nom d’un magasin permet à la clientèle d’identifier le commerce. « Attention, beaucoup confondent dénomination sociale et nom commercial. La première est obligatoire, c’est le “nom de naissance” de l’entreprise — comme la SARL Dumoulin — qui sera déposé auprès de l’administration », précise Walid Karray, consultant en marketing et communication numérique. Lors de la définition du nom commercial, il faut avoir en tête qu’il servira sur deux types de support, physiques (devanture, sachets, boîtes à gâteaux, etc.) et digitaux (site internet, réseaux sociaux). C’est vraiment la vitrine de l’activité.

Sémantique

ORIGINAL MAIS PAS EXCENTRIQUE

Le nom d’une boutique est comme le choix d’un prénom pour un enfant. Il le suivra toute sa vie. On peut y mettre un peu d’affect, mais pas trop. Attention à celui trop long, au jeu de mots pas toujours compréhensible (Un Pain épi pas l’autre), trop commun, à base de sigles, d’initiales. « La règle de base est qu’il doit être facile à retenir, à prononcer et à écrire : qu’il marque les esprits. Il doit être original sans être excentrique », insiste Walid Karray. Le plus simple est d’avoir recours à un prénom, à un patronyme, à un lieu. Pensez aux rimes faciles, qui fonctionnent toujours bien : Le Fournil de Cyril, La Mie d’Élodie, Les Croissants de Vincent. Pensez aussi aux allitérations, avec répétitions de consonnes, qui “chantent” et se mémorisent aisément, comme Les Petits Pains de Pierre.

Sens

UNE IMAGE, DES VALEURS

Pour choisir le nom de sa boutique, l’artisan peut aussi répondre à plusieurs questions : quelle est ma clientèle ? Quel est le message à faire passer ? Quelle est l’image que je veux donner ? Quelles sont mes valeurs ? La continuité familiale, la créativité, l’aspect santé ? Notez des mots-clés en rapport. Effectuez un recensement des noms des boutiques dans le secteur. Voyez ce qui vous semble bien fonctionner ou, au contraire, ne pas accrocher. Testez votre idée auprès de votre famille, de votre entourage, de vos potentiels clients.

Marketing

SE FAIRE AIDER

Si l’artisan est vraiment en panne d’inspiration, il peut faire appel à un professionnel du marketing, à une agence de communication. « C’est une option qui s’avère évidemment plus coûteuse qu’un brainstorming familial ou amical. Mais c’est comme lors de l’achat d’un matériel pour le fonds : un investissement qui peut s’avérer efficace et économe en temps et en énergie, souligne Walid Karray. Le “package” sera aussi plus complet : définition d’un logo, charte graphique, respect des aspects réglementaires et juridiques. »

Juridique

DÉPOSER SA MARQUE

Dernière étape, et non des moindres, il faut s’assurer que le nom retenu n’existe pas déjà, en vérifiant sa disponibilité sur les différents registres commerciaux et les médias digitaux (Facebook, Instagram, Google, etc.). « Il est important de déposer sa marque commerciale auprès de l’Institut national de la propriété intellectuelle. Une étape payante, mais qui évitera que l’on vous copie, insiste Walid Karray. Achetez les domaines nécessaires pour protéger votre identité numérique. Il est de toute façon davantage professionnel d’avoir affaire, par exemple, à contact@auxepisdesophie.fr qu’à sophie14@orange.fr. »