Convention annuelle de l'ANMF : la meunerie française se tourne vers l’avenir
À l’occasion de sa convention annuelle, l’Association nationale de la meunerie française a invité ses adhérents à réfléchir à l’avenir de la filière en croisant ses analyses et ses défis avec ceux d’autres associations européennes. Des interventions et des échanges constructifs.
À l’invitation de l’Association nationale de la meunerie française (ANMF), les meuniers adhérents (qui couvrent 93 % de la production de farine en France) ont tenu leur convention annuelle le 28 juin 2024 à Blois, dans le Loir-et-Cher. La thématique annoncée “Moudre l’avenir : regards croisés sur la meunerie en Europe” a été abordée par différents intervenants sous de multiples aspects dans l’idée de dresser un état des lieux du secteur et des défis qui se posent à lui.
Une table ronde regroupant plusieurs représentants d’associations européennes de meuniers a permis d’identifier des problématiques communes, malgré des organisations de filière et de marché fort différentes.
Attractivité du métier et rentabilité des entreprises : des défis croisés
Parmi les grands enjeux, ceux de l’attractivité du métier et de la rentabilité des entreprises ont été largement développés. Alors que le premier est structurel et systémique, le second est davantage conjoncturel. Après deux années (2021-2022) inédites, marquées une flambée record des prix du blé et de l’énergie, et une marge brute dégradée à un niveau historiquement bas, la meunerie française enregistre une croissance de son chiffre d’affaires — liée à l’inflation plutôt qu’aux volumes des ventes, en recul sensible en 2023.
Malgré un savoir-faire d’excellence reconnu dans le monde entier et des filières durables dynamiques (Culture Raisonnée Contrôlée, Label Rouge, Agriculture Biologique), le défi lié à la qualité des farines françaises reste au centre des préoccupations, aussi bien sur les volets sanitaire que technologique.
Même si la farine figure parmi les denrées les moins impactantes sur le climat (0,49 g eqCO2/g de farine) et que la part liée à la transformation est faible, les meuniers français prennent conscience de leur responsabilité sur l’amont agricole. Sur ces dossiers stratégiques, ils savent que la force du collectif est essentielle pour avancer. C’est pourquoi les diverses démarches portées par l’ANMF sont très suivies par les adhérents. Il en va de l’avenir de la meunerie… et de la boulangerie.