Amandes bio françaises : « Réconcilier l’esthétique des paysages et la viabilité économique » (3/3)

Les amanderaies ouvrent le paysage, ce qui réduit les risques d’incendie.

Agnès Benoît et Mathieu Bameule ont créé sur des petites superficies des amanderaies qu’ils cultivent en Agriculture Biologique. Il leur tient aussi à cœur de participer à restaurer des paysages provençaux authentiques.

Agnès Benoît cultive en bio son amanderaie. Sur 1,8 ha à Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône), elle a planté 700 arbres. La lauranne, variété autofertile créée par l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, est peu sensible aux maladies, et productive. « J’ai aussi des ferrastar, qui ont un goût plus prononcé. Plus grasses, leur forme est bombée, ce qui permet de les enrober de chocolat ou de les caraméliser », indique la productrice, qui aime transformer ses amandes. En 2024, ses arbres ont donné 900 kg de fruits coqués.

« J’avais suivi la naissance du plan de relance lorsque j’étais encore salariée. J’ai eu envie de participer au renouveau d’une culture importante pour le territoire, qui a une identité historique. » Comme son père dispose de terres agricoles non exploitées, elle entame sa reconversion professionnelle.

Son verger est soutenu par la communauté de communes Vallée des Baux-Alpilles, la fondation Ecotone (de l’entreprise Bjorg) et la société Floram. Jean-Michel Montagnon, un technicien de la chambre d’agriculture, et le groupe de recherche en agriculture bio (Grab) l’accompagnent.

Un partage de connaissances agronomiques avec l’Espagne

« Il est intéressant de réconcilier l’esthétique des paysages et la viabilité économique d’un territoire », indique Matthieu Bameule, qui préside le Grab. Il s’est intéressé dès 2014 à l’Amandier en fleurs peint par Vincent van Gogh à Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône), aux variétés anciennes et à l’utilité de replanter des amandiers en Provence. Outre la production qu’elles apportent, les amanderaies ouvrent le paysage, ce qui réduit les risques d’incendie.

Matthieu Bameule a monté une équipe qui s’est rendue à Barcelone, en Catalogne espagnole, à l’Institute of Agrifood Research and Technology (institut de recherche et de technologie agro­alimentaires, en français). Trop peu de personnes en Provence pouvaient transmettre les connaissances culturales. « Nous sommes allés chercher des plants chez des pépiniéristes espagnols, puis les Français Lafond, à Valréas [Vaucluse], et La Batholette, à Cabannes [Bouches-du-Rhône], s’y sont mis et des agriculteurs se sont lancés. » Matthieu Bameule a créé sa propre amanderaie de 2,5 ha qui donne 2 tonnes d’amandes bio les années sans gel. Il les vend aux professionnels ainsi que dans des magasins de proximité. 

Lire le reste du dossier :

- Les amandes françaises misent sur la qualité

- Pierre Lilamand : confiseur, calissonnier et amandiculteur

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