Le bokit, le snack frit des îles
Star de la street food antillaise, le bokit, anciennement “pain des pauvres”, se fait une place dans l’Hexagone. Food trucks, snacks, restaurants créoles, jusqu’aux plus grands chefs proposent ce sandwich à la pâte frite, qui fait voyager les papilles.
Son nom ne vous dit peut-être pas grand-chose. Et pour cause, le mot “bokit” est entré dans le dictionnaire en 2025 ! Pourtant, ce sandwich croustillant aux allures de pan bagnat est incontournable aux Antilles françaises, et plus précisément en Guadeloupe, île dont il est originaire. Il est élaboré « à partir d’une pâte à pain maison que l’on fait frire », composée notamment « de farine de blé, de levure et d’eau », indique Mathieu Sylvestre, fondateur de l’enseigne Banm’Bokit (Paris 19e et Charenton [94]).
Après pétrissage et un temps de repos d’au moins « une heure à température ambiante », les disques de pâte « sont plongés dans une huile à 190 °C et gonflent », détaille le chef. Ceux-ci sont ensuite coupés en deux pour être garnis : poulet, saucisse, crudités, morue, thon ; sans oublier « le jambon-fromage, un des grands classiques aux Antilles », poursuit Mathieu Sylvestre. Une sauce (les puristes choisiront la fameuse sauce chien à base de condiments verts) vient parfaire le tout. Le bokit s’adapte à tous les goûts.
La cheffe guadeloupéenne Colette Chicot, qui a lancé le concept BôKaraïbes, en propose un à base de farine de fruit à pain, un fruit féculent local, pour une alternative sans gluten. Toujours en Guadeloupe, Naïké Claudéon, elle, travaille uniquement avec des farines labellisées et en fermentation lente, dans l’optique d’offrir une gamme plus healthy et durable. Autre possibilité : la version sucrée, comme celle proposée par le chef cuisinier-pâtissier Jean-Rony Leriche (voir QR code). S’il est dans le dico depuis peu, une chose est sûre, à l’heure ou la street food frite a le vent en poupe, le bokit n’a pas fini de faire parler de lui.