Le 30 juin dernier marquait la clôture des inscriptions à la 28e session du concours Un des Meilleurs ouvriers de France, structuré par le comité d’organisation des expositions du travail (COET), qui a vu le jour en 1923 à l’initiative entre autres du ministre de l’Économie de l’époque : Lucien Dior, ainsi que de son conseiller Lucien Klotz. Ce dernier, qui n’a cessé de s’investir — durant des années — pour valoriser l’artisanat, l’industrie et les métiers d’art, notamment face à la crise de l’apprentissage contemporaine, est d’ailleurs l’instigateur de la création du concours du même nom. En 1924, il crée l’Exposition nationale du travail à l’Hôtel de Ville de Paris. Le projet ? Permettre aux travailleurs, après sélection par un jury, d’être évalués sur leurs compétences et savoir-faire, et mettre en avant l’excellence artisanale. Le prestigieux concours célébrait ainsi ses cent ans en 2024.
143 nouveaux lauréats en 2023
Le 31 janvier 1925, la première distribution solennelle des récompenses se tient dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne (le lieu est d’ailleurs toujours le même aujourd’hui.) Le titre de Meilleur ouvrier de France (MOF) est attribué pour la première fois à 144 lauréats. Un chiffre quasi similaire à celui de la dernière cérémonie de juin 2023, la 27e, qui dénombrait 143 nouveaux heureux titulaires du titre de MOF. Parmi eux, Aurélien Le Mouillour, Alexandre Laumain, Valentin Levrard et Rodolph Couston ont brillé dans la catégorie boulangerie. Cette même année, dans la classe pâtisserie-confiserie, Pierre-Henri Roullard et Gabriel Le Quang ont aussi relevé le défi haut la main. En chocolaterie-confiserie, ce sont Bertrand Balay, Xavier Berger et Mathieu Lerenard qui ont été élus par leurs pairs. De leurs côtés, le glacier David Alves et la torréfactrice Anne Caron se sont aussi illustrés dans leurs secteurs respectifs.
Reconnaissance de l’excellence
Le concours de MOF se déroule tous les trois ou quatre ans. Avec plus de 230 métiers représentés, répartis en 17 secteurs professionnels, la compétition permet aux lauréats d’obtenir un diplôme d’État de niveau III (bac + 2). À ce jour, plus de neuf mille professionnels ont obtenu le titre.
Les étapes du concours MOF
Pour tenter de remporter le titre de MOF, un âge minimum est requis : les candidats doivent avoir au moins 23 ans à la date de clôture des inscriptions. Autre condition non négligeable, la maîtrise de la langue française, à l’écrit et à l’oral. Concernant les épreuves, celles-ci se déroulent généralement sur deux ans (les épreuves qualificatives la première année et les finales la suivante). Aussi, pour la prochaine édition, le calendrier est déjà bouclé : des réunions d’information sont prévues cet été, les qualifications débuteront à l’automne 2025, et les épreuves finales se dérouleront au printemps 2026. Enfin, pour la remise des titres, moment tant attendu par les lauréats, il faudra attendre début 2027. À noter : ce concours étant basé sur la moyenne des notes obtenues, plusieurs participants peuvent décrocher le titre de MOF la même année. Mais l’inverse est également possible, dans l’hypothèse où aucun participant n’y parvient.
MOF : une compétition… mais aussi une organisation
Si le concours MOF est né il y a un siècle, la société nationale des Meilleurs ouvriers de France, association loi 1901, a été créée cinq ans plus tard, en 1929. Pour la petite histoire, à sa création, l’organisation des MOF avait « été pensée comme une amicale basée sur l’échange », avant de se développer et de devenir la structure renommée que l'on connaît, indique l’actuel président, François Girardin, MOF 1994 cuisine- gastronomie.
Reconnue d’utilité publique depuis 1952, son objectif est de “valoriser [ce] diplôme auprès du grand public”, peut-on lire sur le site de l’organisation. Pour cela, elle repose sur des fondamentaux, comme celui de fédérer les membres aux cols bleu-blanc-rouge lors de rendez-vous départementaux et régionaux, sans oublier l’assemblée générale, la préservation et la promotion des savoir-faire représentés, et enfin la transmission — notamment à la jeune génération à travers l’organisation du concours Un des Meilleurs apprentis de France — ainsi qu'à l’international.