Les olives, d’ici ou d’ailleurs ?

Les consommateurs français adorent les olives. Selon le syndicat France Olive, nous avons consommé 92 000 tonnes d’olives de table et 127 000 tonnes d’huile d’olive en2023*. Dans le Sud-Est, où se situent les 50 000 hectares d’oliveraies françaises, les oléiculteurs produisent 4 % de l’huile consommée (5,2 millions de litres) et 1 200 tonnes d’olives de table vertes et noires.

« Si l’on ne consommait que des olives françaises, le 15 janvier il n’y en aurait plus », résume David Marguier, directeur commercial chez Bellenature. L’entreprise familiale, qui s’est spécialisée dans la vente d’olives biologiques depuis 1986, a fait le choix d’exploiter sa propre plantation de 7 000 oliviers centenaires dans la région de Marrakech, au Maroc.

Bellenature, basée au Pontet (Vaucluse), travaille également en partenariat avec un producteur bio de Nyons. Dans cette commune de la Drôme provençale, hautement réputée pour ses olives noires AOP, Le Brin d’Olivier transforme et commercialise en majorité des olives marocaines, ainsi que d’autres, d’origine espagnole. Cette entreprise d’envergure nationale réalise toutefois 20 % de son chiffre d’affaires avec des olives de la Drôme et du Gard.

« Nous garantissons à une centaine d’oléiculteurs français (agriculteurs et particuliers) d’acheter l’intégralité de leur production, assure Bruno Fleith, qui a repris en 2015 Le Brin d’Olivier. Avec la crise viticole, certains arrachent les ceps de vignes et replantent des oliviers. Ils cherchent à diminuer les coûts de ramassage. Nous les encourageons à étendre leurs oliveraies car nous avons besoin de plus d’olives françaises.»

Son objectif est de préserver les emplois dans la région. La confiserie se trouve à Nyons. D’octobre à janvier, les salariés trient et calibrent les différentes variétés de petits fruits cueillis verts ou noirs. Les plus belles olives sont désamérisées plusieurs mois dans la saumure, puis assaisonnées et conditionnées. Les plus petites partent pour le moulin à huile.

AOP Nyons, picholine du Gard...

Malgré l’écart des tarifs (lire encadré), Bruno Fleith invite autant les clients professionnels que les consommateurs finaux à privilégier les produits qui poussent sur le sol français. Cela favorise l’économie nationale et contribue à diminuer l’impact carbone des transports. Les critères gustatifs — saveur et texture — entrent bien entendu en compte. « L’AOP Nyons est fondante et a un goût inimitable ! La picholine du Gard est verte, allongée et croquante ; la rougette de l’Ardèche est cueillie “tournante”, de couleurs nuancées. »

Chaque type d’olives participe au résultat de vos recettes de pains aux olives, focaccias, pizzas et autres préparations salées. Lors de vos commandes chez vos fournisseurs, veillez cependant à ne pas confondre les olives de Provence et “à la provençale origine UE”.