« Obligez-nous à dire la vérité », telle est la demande de pas moins de soixante marques - dont d'aucy, Candia, Entremont ou Alpina -, réunies dans l’objectif affiché de renforcer la confiance des consommateurs.
Convaincu que la contrainte de présenter visiblement les qualités nutritionnelles, d’origine et de fabrication des produits bénéficiera aux meilleurs acteurs de l’industrie agroalimentaire, le collectif En Vérité entend secouer les pratiques de greenwashing, encore trop répandues. « Avec suffisamment d’informations claires et transparentes, il est possible de faire changer les habitudes de consommation», affirme ainsi David Garbous, administrateur bénévole. Ancien directeur marketing chez Fleury Michon, il a été témoin de l’impact du Nutri-Score sur les emballages. « Nous travaillions déjà les recettes pour les améliorer, mais l’arrivée du Nutri-Score, avec parfois des notes D, a profondément bousculé le monde industriel. Notre R & D a travaillé pour faire évoluer les recettes et les faire passer au moins en B. Moins de sel, moins de sucre : de gros progrès, de manière générale, ont été observés depuis», confie-t-il.

Aujourd’hui, l’exigence doit être relevée d’un cran pour le collectif, qui a défendu au ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires - auprès de Bérangère Couillard, secrétaire d’État chargée de l’écologie - sa pétition en faveur d’un étiquetage environnemental officiel des produits alimentaires. Le standard attendu pour une information à la hauteur des enjeux nutritionnels et environnementaux dans le secteur agroalimentaire devant mettre en avant la notion nutritionnelle - le « Qu’y a-t-il dans le produit » -, et la notion d’origine : « D’où vient le produit et quelles sont ses méthodes de fabrication et de production », « Par qui et comment a-t-il été fait ? »
Le collectif profite de cette réunion de marques engagées pour faire bouger les lignes. Sébastien Loctin, président de Biofuture, est aussi le créateur des produits Quintesens, gamme qui a pour credo de « revisiter les recettes du placard », membre d'En Vérité. La recette de son ketchup est simple : des tomates bio cultivées en France auxquelles sont ajoutés carottes et betteraves, jus de pommes et sucre de canne pour apporter la note sucrée de la recette originale. Avec un prix de 4,40 € et un étiquetage transparent, le produit dépourvu d’additifs ne fait pas le poids face au leader américain, qui bénéficie d’une grande notoriété et propose un prix nettement inférieur. Ses équipes ont toutefois réalisé un test de transparence pour obtenir une démonstration de faisabilité : un ketchup du leader américain dans lequel aucun produit n’est français et la présence d’additifs clairement affichée, avec un possible halo noir sur son étiquette pour évaluer son niveau d’ultratransformation, et voilà que le choix du panel test bascule en faveur du leur.

L’appel du collectif est lancé et il accueille à bras ouverts tous les acteurs des filières qui souhaitent adhérer à son projet, qu’ils soient déjà engagés ou aient l’ambition de le devenir.
La filière espère ainsi également anticiper et prévenir les prochains bad buzz.