Une étude publiée le 4 décembre 2025 par le réseau d’ONG PAN Europe, dont fait partie Générations futures pour la France, dévoile que des quantités élevées d’acide trifluoroacétique (TFA), un polluant éternel, seraient présentes dans les céréales du quotidien en Europe. Dans l’ensemble des produits testés, l’aliment le plus contaminé est, selon le collectif d’ONG, une céréale de petit déjeuner courante achetée en Irlande, suivie d’un pain complet belge, d’une farine de blé produite en Allemagne, et d’une baguette française.
Le TFA, récemment identifié comme étant nocif pour la reproduction et le développement, est un composé fluoré de la famille des per- et polyfluoroalkylées (Pfas). Très répandu, il ne fait toutefois pas partie des substances sous surveillance, ni l’objet d’une limite maximale de résidus (LMR) au sein de l’Union européenne. La molécule se retrouve notamment comme matière première dans la production de produits phytosanitaires (les traitements des cultures telles que le blé), et pharmaceutiques (antidiabétiques, antiviraux, anti-VIH, thérapies anticancéreuses, etc.).
Lire également : Exposition au cadmium, que peuvent faire artisans, agriculteurs ou consommateurs ?
L’étude PAN Europe a porté sur 66 produits céréaliers conventionnels achetés dans 16 pays européens : des céréales pour le petit déjeuner, des pâtes, des croissants, du pain complet et raffiné, ainsi que de la farine. Le TFA aurait été détecté dans 81,8 % des échantillons (54 sur 66), avec une concentration moyenne de 78,9 µg/kg, et un pic de 360 µg/mg pour des céréales du petit déjeuner. « Les produits à base de blé sont nettement plus contaminés que les autres produits céréaliers », a indiqué Générations futures. L’alimentation est, selon l’ONG, la principale voie d’exposition au TFA, devant l’eau potable. « Le niveau moyen de TFA mesuré dans notre étude est cent sept fois supérieur à la concentration moyenne de TFA dans l’eau du robinet », pointe-t-elle.
Lire également : La meunerie sur la piste du bas carbone
PAN Europe et Générations futures exhortent l’Autorité européenne de sécurité des aliments à fixer une valeur de sécurité protectrice pour le TFA, appellent la Commission européenne et les États membres à interdire les Pfas, ainsi qu’à surveiller la présence de TFA dans les aliments.