Comment éviter le gaspillage en boulangerie ? Remise, don, réemploi… il existe plusieurs solutions pour valoriser ses invendus, en premier lieu dans l’alimentation humaine mais également animale. Moins connue, cette dernière filière est une option à ne pas négliger pour réduire ses (bio)déchets. Illustration avec la marque Scraps Gourmet, qui propose aux boulangers d’incorporer leurs invendus de pains dans des friandises pour animaux domestiques, à revendre ensuite en boutique, dans une optique de circularité.
Originale, l’initiative est signée Piers Garnham, un meunier Britannique expatrié en France, dans le Gers, depuis 1997. L’idée d’incorporer du pain rassis dans de la nourriture animale remonte à ces années-là. « J’ai fait plusieurs tests pour produire des biscuits biologiques haut de gamme pour chiens », précise cet expert en épicerie fine et produits céréaliers.

Le projet revient sur la table à la fin des années 2010, à la faveur d’une rencontre avec le boulanger consultant Gilles Sicart. Fondateur de l’Institut technique des métiers du pain, à Agen (Lot-et-Garonne), ce spécialiste du développement de produits est séduit par « le challenge — à la fois technologique et organoleptique — à relever pour obtenir des friandises fermes, friables et savoureuses pour les animaux ».
25 à 40 % de pains recyclés dans les recettes
Les deux hommes peaufinent leurs recettes et mettent au point une première gamme de biscuits pour chiens, « intégrant vingt-cinq à quarante pour cent de pain recyclé, exclusivement des pains blancs, complets ou de campagne », précise Piers Garnham, qui sèche et transforme lui-même ces invendus en chapelure, envoyée ensuite dans un atelier de biscuiterie en Occitanie, en charge de la fabrication. Naturelles et saines, ces “croquettes de récompense” sont garanties sans OGM, ni arômes artificiels, ni colorants, ni conservateurs. Au-delà du pain, elles intègrent divers ingrédients — essentiellement français —, comme de la farine, de la fécule, de l’huile de tournesol, des épices, et même des fruits (dans la recette aux pruneaux et miel) ou des légumes (épinards et varech).
Bientôt six références
Aux quatre premiers biscuits canins devraient bientôt s’ajouter deux références pour chevaux et poneys, « en attendant des recettes pour chats et poules », espère l’entrepreneur britannique. Conditionnés dans des packagings au graphisme fun et coloré (120 g), ces biscuits pour animaux domestiques sont en vente dans des animaleries indépendantes ainsi que chez les artisans partenaires de la marque, à l’instar des boulangeries Les frères Chapelier, à Toulouse.
Une illustration concrète (parmi d’autres) de la démarche écoresponsable de son entreprise « et un service à offrir à ses clients », conclut Piers Garnham. Selon le dernier baromètre de la Fédération des fabricants d’aliments pour chiens, chats, oiseaux et autres animaux familiers, plus de la moitié des Français — 52 % — donnent des friandises à leurs chiens.