“A soul cake, a soul cake ; Please, good missus, a soul cake”*. Cette supplique, refrain lancinant d’une chanson médiévale, a été reprise par Sting en 2009. Les Anglais et les Irlandais les plus pauvres l’entonnaient le 1er novembre alors qu’ils faisaient du porte à porte pour demander aux habitants un gâteau d’âme (soul cake, en anglais) en échange d’une prière pour les âmes de leurs défunts.
Il s’agirait de l’une des pratiques à l’origine de la tradition païenne de la chasse aux bonbons d’Halloween — qui, elle, date du XIXe siècle. La pratique du souling remonterait au moins au XIVe siècle dans certaines régions d’Angleterre et d’Irlande. Elle a son équivalent portugais (pão-por-deus, pain pour dieu, en français) ou philippin (pangangaluluwa).
Le soul cake ou soulmass cake (gâteau d’âme, en français), précieux présent de ce jour des saints, est quant à lui un gâteau sec au beurre de forme ronde sur lequel une croix a été tracée, rappel que cette recette — et le souling — s’inscrivent dans la tradition chrétienne. Apparenté aux shortbreads dans l’esprit, il est agrémenté de raisins secs et d’épices : cardamome, cannelle, gingembre, noix de muscade, 4 épices, etc. tout ingrédient onéreux au Moyen Âge.
En cette période de la Toussaint, cuisiner et commercialiser ces petits gâteaux au beurre peut être l’occasion de faire découvrir la tradition. Simples et savoureux, les soul cakes remplaceront aussi avantageusement les sucreries industrielles distribuées aux petits monstres quand ils viennent sonner aux portes.
* “Un gâteau d’âme, un gâteau d’âme ; S’il vous plaît, bonne dame, un gâteau d’âme”