Avec la sécheresse, la canicule, des prairies comme des paillassons, la ressource laitière en Europe, et surtout en France, a diminué depuis juin. Certains industriels, comme Lactalis, viennent d’agiter le chiffon rouge, laissant entendre que des ingrédients laitiers allaient manquer, notamment le beurre. « C’est davantage un jeu entre les différents acteurs, fabricants, centrales d’achat, grandes surfaces, tempère Gérard You, chef du service ‘Économie des filières’, à l’Institut de l’Élevage. Les stocks saisonniers de beurre sont effectivement moindres qu’au printemps, mais il n’y a pas de pénurie à craindre. Les fabricants réclament une hausse que les grandes surfaces ne veulent pas accorder. Les industriels se rattrapent en quelque sorte sur les petits acteurs privés, comme les restaurateurs, les boulangers-pâtissiers, qui n’ont pas les mêmes armes en matière de négociation tarifaire. Toutefois on ne devrait pas assister à une flambée des cours comme en 2017. En effet, les tensions sur les marchés internationaux ont diminué : les importations chinoises d’ingrédients laitiers se sont repliées au premier semestre 2022 : - 25 % par rapport à 2021 pour la poudre maigre, - 6 % pour la poudre grasse, - 8 % pour le beurre, - 40 % pour la poudre de lactosérum. » Pour le spécialiste, les cours vont maintenant être dépendants des négociations entre les fabricants et les producteurs de lait, par grands bassins de production.
Une autre inconnue va peut-être peser sur les approvisionnements les prochains mois, la flambée des prix du gaz. Les usines allemandes, polonaises, risquent de restreindre les fabrications de beurre-poudre. Ceci en faveur des fromages qui demandent nettement moins d’énergie.