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©B.Guicheteau

Travailler moins pour vivre mieux ?

Difficulté de recrutement, pénibilité du travail, flambée des coûts… En réaction, des artisans boulangers ont décidé de fermer boutique deux jours consécutifs par semaine.

« Je pense que ce n’est pas un micro-phénomène mais une conscience collective qui est en train de changer », assure Vincent Cachard, en référence aux deux jours de fermeture consécutifs instaurés en 2022 dans sa boutique Les 2 boulangers. Suivie par une poignée de ses confrères du Loiret, cette décision a été impulsée par une vague de départs dans son équipe d’une vingtaine de salariés en janvier. Installé avec sa femme Julienne depuis 2016, à Saint-Jean-de-Braye, près d’Orléans, l’artisan se retrouve à devoir gérer la période des galettes en sous-effectif et met les bouchées doubles pour éviter de « trop pressurer les bons éléments restant ». Le couple en sort épuisé et, face aux difficultés de recrutement, décide de fermer un deuxième jour complet dans la semaine. « Traditionnellement, nous sommes fermés le jeudi. Nous avions donc le choix entre le mercredi et le vendredi pour avoir deux jours d’affilée », explique l’artisan, qui opte pour la première solution, vie de famille oblige. 

Baisser les frais fixes

Le manque à gagner est rapidement compensé par une qualité de vie retrouvée et par une simplification des tâches administratives. « Avant, je faisais des plannings chaque semaine pour les équipes, en essayant d’être le plus équitable possible dans les congés. Désormais, tout le monde est off les mercredis et les jeudis avec, éventuellement, des congés supplémentaires dans la semaine », indique Vincent Cachard, qui ne reviendrait en arrière pour rien au monde.

Idem à Rennes (Ille-et-Vilaine) chez Corinne et Christian Janvier. Confronté à un manque de personnel, le couple décide cet été de fermer boutique le mardi en plus du lundi, en accord avec leur confrère et voisin, qui ferme de son côté le mercredi, dans une logique de complémentarité. « On perd un peu en chiffre d’affaires, mais très peu, car le mardi était une petite journée et rester fermé nous permet de baisser nos frais fixes », estime le patron, qui a globalement maintenu ses revenus et le quota d’heures de son personnel en place, pénibilité en moins. À 54 ans, il apprécie sa deuxième nuit de récupération et regrette de ne pas avoir fait ce choix « dix ans plus tôt ». 

Problématiques médiatisées

Si les bénéfices sont avérés côté boulangers, qu’en pense la clientèle ? « Quatre-vingt-dix pour cent de nos clients nous ont dit que nous avions bien raison », rapporte Christian Janvier, qui a expliqué sa nouvelle politique horaire en boutique avec, en prime, un article dans la presse locale. Les réactions ont été plus mitigées à Saint-Jean-de-Braye : « Au départ, il y a eu de l’incompréhension, les gens incombant la fermeture à un problème d’organisation, relate Vincent Cachard, dont la boutique est entourée par des enseignes ouvertes sept jours sur sept. Il a fallu faire de la pédagogie en boutique, évoquer la vague de départs ».

Depuis, les problématiques de main-d’œuvre ont été largement médiatisées, légitimant le choix stratégique – et loin d’être isolé – de ces artisans.

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