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Pascal Serrier, le président d'OccitaLien, Hassen Bakhouche et Vitalii, un réfugié ukrainien, lors du démontage et du chargement d'une partie du matériel.
Pascal Serrier, le président d'OccitaLien, Hassen Bakhouche et Vitalii, un réfugié ukrainien, lors du démontage et du chargement d'une partie du matériel. © Occitalien

Leur boulangerie ferme, leur matériel trouve une deuxième vie en Ukraine

Dans le Lot, la famille Bakhouche n'a pas renouvelé le bail de sa boulangerie. Après avoir essayé de vendre, sans succès, four et pétrins, les boulangers ont décidé de les envoyer en Ukraine.

« Je suis vraiment content que ce matériel reparte sur des chapeaux de roues », témoigne Hassen Bakhouche. Boulangers dans le village de Leyme, dans le Lot, depuis 18 ans M.Bakhouche et sa femme Mylène ont donné une très large gamme de matériel de boulangerie à l'association OccitaLien, qui va les envoyer en Ukraine. « J'ai essayé de les vendre, mais avec toutes les boulangeries qui ferment, ça n'a pas fonctionné », signale l'artisan. Alors, il admet : « Je n'avais pas le choix, c'était le mettre à la déchetterie ou le donner. » Avant d'ajouter, très vite : « C'est vrai que l'Ukraine, c'est une cause qui me tient à cœur ». La solidarité est d'ailleurs un élément important dans la famille Bakhouche, qui a souvent fait des dons aux Restos du Cœur.

En cette fin mars, des bénévoles d'OccitaLien sont donc venus démonter et charger le matériel : un four, trois pétrins, une chambre de pousse, un congélateur, un frigo, une façonneuse, du petit matériel divers... « Il y a tout ce qu'il faut pour travailler », sourit M.Bakhouche. « Ca servira beaucoup en Ukraine, parce qu'ils ont beaucoup de boulangeries détruites par les bombardements, rapporte Pascal Serrier, le président d'OccitaLien, qui a déjà organisé 13 convois. En plus, les Ukrainiens mangent beaucoup de choses à base de pâte à pain, avec des produits divers et variés à l'intérieur. »

« J'espère que ça donnera des idées... »

Cet équipement prendra donc la direction de la commune de Bibrka, à l'ouest du pays. « Ce geste est superbe, souligne M.Serrier, c'est un message de paix et de partage. A la fois les Bakhouche donnent une seconde vie à ce matériel mais ils peuvent aussi sauver des vies... » Sûrs aussi que les produits ainsi façonnés donneront du baume au cœur à une population qui en a besoin, notamment à l'orphelinat de la commune, qui se trouve juste à côté de la boulangerie qui accueillera le matériel lotois. Et les aliments pourraient également être apportés sur la ligne de front car « nous avons quelqu'un sur place qui fait les trajets entre les lieux où on dépose nos convois et le front », indique M.Serrier. Fours et pétrins devraient de nouveau être en action, mais cette fois en ukraine, autour du 1er mai. 

Le président se félicite : « Nous avions eu des dons de cabinets dentaires, de stomatologie, de pompiers, d'hôpitaux, mais jamais d'artisans boulangers. C'est une première, j'espère que ça donnera des idées à d'autres. » Cela dit, concède-il, « je suis bien placé pour connaître les difficultés actuelles de la profession. Je suis ancien pâtissier-chocolatier, et il n'est pas normal que les charges fixes des boulangers augmentent autant. Mais ça peut être aussi une aubaine pour l'Ukraine. »

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