« C’est trop bien ce métier ! Tu peux faire des pains de différente forme, tu peux faire jouer ton imagination. Ça nous donne trop envie de devenir boulanger ! » Mathéo et Louis, 9 ans et demi, sont deux des 140 écoliers de Varilhes, en Ariège, qui ont participé à la Fête du pain, ce mardi 15 mai. Ici, des boulangers (en activité et retraités) ainsi que des apprentis et enseignants du CFA de Foix montrent aux enfants comment réaliser leur pain. Avec le pétrin, ils voient la pâte se dessiner, chaque « pitchoun » fait la forme de pain qu’il souhaite, le pâton est cuit au four et les enfants récupèrent leur production le soir.
« C’est super parce que ça permet aux enfants de découvrir notre métier, se félicite Anthony Parolin-Maurette, président départemental du CNBPF. Moi, je me souviens encore quand, au collège, on avait fait notre propre pain. Ça reste des moments marquants, qui peuvent créer des vocations. Et ça fait parler de nous ! » Ce boulanger de La Bastide-de-Sérou a l’habitude d’échanger avec les écoliers, la parole est naturelle.
Ce n’est pas forcément le cas pour les apprentis : « Au début de la journée, avec les premiers enfants, ils ne savaient pas quoi dire, sourit Cédric Claustre, leur professeur de pâtisserie et boulangerie. C’est très bien pour eux de faire ça, parce que ça leur permet d’expliquer comment ils font, d’où vient la farine, quels sont les apports traditionnels d’un pain artisanal par rapport à celui d’une chaîne… Et ça, ils devront aussi le faire plus tard, quand ils seront boulangers pro. C’est important de savoir expliquer ! » « C’est aussi génial de pouvoir transmettre ce qu’on aime », se félicite Enzo Degardin, élève en première année de CAP boulanger au CFA de Foix.
« Les enfants adorent manipuler, toucher… »
Les enfants sont d’ailleurs friands de renseignements. Les questions fusent sur la recette, les horaires de travail des boulangers ou encore… les chaussures de sécurité. Puis vient le temps de mettre la main à la pâte. « Moi, j’ai fait un pain en forme d’escargot ! », s’exclame Margaux, 10 ans. « Et pour faire une tresse, tu vois, tu fais trois boudins long et tu les tresses, comme tu fais avec tes cheveux », sourit Christophe Sottana, boulanger à Rieucros.
« Les enfants adorent manipuler, toucher, donc ils aiment ce genre de journée, se réjouit l’enseignante de CM1-CM2 de l’école Laborie de Varilhes, Carole Berdot. Ça leur fait des fenêtres de plaisir. En plus, on peut assez facilement raccrocher tout ça aux apprentissages traditionnels : avec des recettes, on fait des maths; s’ils racontent leur journée à l’écrit, on fait du français… » Autre point d’importance : « cette animation nous a été proposée avec une palette pédagogique ‘Du champ au pain’ ». Un sujet qui parle dans cette Basse-Ariège où la production de blé tient une place importante.
