La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec) du 10 février 2020 a consolidé le principe de la responsabilité élargie des producteurs (REP) qui oblige les « metteurs en marché » d’emballages (fabricants, distributeurs et émetteurs d’emballages) d’effectuer la collecte, le tri et le recyclage des déchets associés à leurs produits. Ils peuvent aussi déléguer cette obligation à des « entreprises à mission » agréées par l’Etat et financées par un système d’éco-contributions, comme Citeo et sa filiale Adelphe qui sont spécialisées dans les emballages ménagers et papiers. Les sommes versées par les metteurs en marché sont proportionnelles aux volumes d’emballages distribués. Elles permettent in fine de financer la collecte, le tri et le recyclage par les collectivités.
Coup d’accélérateur
À partir du 1er janvier 2023, Citeo et Adelphe doivent aussi consacrer 5% de leur budget annuel au développement du réemploi, soit 46 M€ par an pour Citeo et 4 M€ pour Adelphe. La loi Agec prévoit en effet que 5% des emballages mis en marché sur le plan national doivent être réemployables à la fin 2023 et 10% en 2027. Parmi les pistes avancées : la généralisation d’une gamme de conditionnements universels, réutilisables, solides et exploitables par tous les acteurs de l’alimentaire. Au cœur du système, la nécessité de définir une gamme standardisée de contenants (en verre notamment) adaptés aux usages et aux contenus (bouteilles, bocaux, plats avec couvercle souple…). Ceux-ci faciliteraient en effet la production, la logistique, le lavage et la redistribution partout sur le territoire. Ils doivent permettre aussi aux entreprises alimentaires de personnaliser leurs produits (et de communiquer via l’étiquetage) et aux consommateurs de repérer facilement ces produits éco-responsables. Pour l’heure, Citeo évalue la pertinence économique et environnementale d’un tel modèle à grande échelle.
Retour de la consigne
La boulangerie-pâtisserie artisanale, en tant qu’émetteur d’emballages, est concernée par ces mesures et peut se tourner vers Adelphe pour trouver des solutions. Pour les artisans, l’arrivée de ces nouveaux conditionnements pourrait être un moyen de se démarquer et une occasion de participer à un vaste mouvement éco-citoyen. Les emballages standardisés à l’essai (prototypes en verre pour l’heure) seront bien sûr adaptés aux habitudes alimentaires et aux usages professionnels, même s’il faudra certainement aménager sa production. D’ores et déjà, n’hésitez pas imaginer ce que vous pourriez faire avec de tels contenants : biscuits en bocaux, verrines pâtissières ou glacières, gratins à réchauffer… Le jour où la filière sera officiellement lancée, l’adaptation sera d’autant plus facile. Une certitude : après l’ère de l’emballage unique jetable, la révolution de l’emballage universel réutilisable est à l’œuvre !