Ils voyagent en camping-car, avec une remorque qui transporte le four à bois. Objectif : aller faire du pain et des galettes dans les villages qui n’ont pas de boulangerie un peu partout en France. « On fait une sorte de Tour de France pour susciter des vocations. On s’est lancés sans vraiment réfléchir », sourient Marc Martin et Sabrina Brunel. Cette fois, et pour trois semaines, le couple et leurs entreprises La Galette engagée et La Mie résistante se trouvent à Teillet, dans le Tarn. Lui est boulanger en Ille-et-Vilaine, elle est traductrice en langue des signes (elle a pris un congrès sabbatique).
« Ce qui nous guide, c’est de pouvoir rencontrer les gens, échanger... Le pain, ça rapproche vraiment ! » s’exclame le boulanger. Alors, à chacune de leurs étapes, ils se posent dans environ quatre villages qui veulent bien accueillir leur stand et ils proposent des ateliers aux écoliers. En leur expliquant la façon de travailler du boulanger : au levain, uniquement avec des farines de blés anciens, achetées chez des paysans boulangers locaux.
À Teillet, tous les petits de maternelle et de primaire ont réalisé leur petit pain, qu’ils viennent chercher après la cuisson dans le four à bois de Marc. «Tout le monde a réussi son pain ! s’exclame ce dernier. Il faut dire que tout le monde peut en faire. Il suffit d’avoir de l’eau, de la farine et du sel ! » Et les enfants sont ravis : « Ça m’a plu parce que je peux le manger, après», se félicite Thilian, 8 ans. Son copain Tyméo, 9 ans, a trouvé l’atelier « très sympa, parce que tu choisis la forme que tu donnes à ton pain ». Au final, sur les 20 élèves de primaire 6 répondent qu’ils se verraient bien boulanger quand ils seront plus grands. Une réussite pour Marc !
Mais le couple a également donné des ailes à des adultes. « À Teillet, nous en sommes à la septième étape de notre tour de France, et déjà trois personnes que l’on a rencontrées en route ont commandé un four à pain. Une quatrième va peut-être suivre », se félicite Marc Martin. Qui souligne : « On aimerait lier le métier de Sabrina et le mien en allant faire des ateliers pain dans des écoles de sourds. Là aussi, on aurait éveillé des vocations, parce que les sourds ont totalement leur place dans les boulangeries. Ça permettrait l’inclusion, grâce au pain. »
L’appel est lancé ! Notamment autour de Saint-Maurice-de-Cazevieille, où le couple va rester encore deux semaines environ.