Cette signature officielle devrait servir d’exemple. En Provence, le tout premier contrat engageant un confiseur et un producteur d’amandes a été signé le 12 juin 2024 entre Laure Pierrisnard, directrice générale de la confiserie Le Roy René, et Laurent Bélorgey, cofondateur de MB Amandiers de Provence.
La confiserie fait partie du groupe Territoire de Provence présidé par Olivier Baussan. Sa démarche vise à « développer des relations pérennes avec les producteurs de Provence en favorisant le sourcing local ». C’est déjà le cas des melons confits qui entrent dans la composition des calissons d’Aix. Et plusieurs amandiculteurs provençaux sont fournisseurs, dont MB Amandiers de Provence, exploitation agricole de 80 hectares (ha) d’amandiers située à Saint-Martin-de-Crau (Bouches-du-Rhône).

Le contrat concerne les campagnes 2023-2024-2025. Il garantit au confiseur un approvisionnement de qualité et assure au producteur un débouché à prix équitable.
La récolte 2023 d’amandes de Provence a été particulièrement abondante mais d’une année sur l’autre ce n’est pas toujours le cas. Le rendement moyen est d’une tonne à l’hectare, soit deux à trois fois moins que les amandicultures espagnole ou californienne qui utilisent des intrants en quantité non vérifiable. Pour que la filière amande française soit rentable et s’inscrive dans le temps, il est nécessaire de maintenir un prix entre 12 et 13 €/kg.
Pérenniser l’utilisation des amandes françaises
« Il s’agit d’un contrat type, entre un producteur et un transformateur, qui donne à chacun de la visibilité et stabilise le marché. Nous encourageons les professionnels travaillant ensemble à contractualiser », précise Laurent Bélorgey, qui est également le président de France amande.
Soutenu par les confiseurs, le plan de relance de l’amande de Provence a été impulsé il y a dix ans. Cette initiative interprofessionnelle regroupe des pépiniéristes, le syndicat des producteurs d’amande de Provence, des groupements de producteurs, des coopératives et des transformateurs d’amandes. Le plan prévoit justement des contrats qui pérennisent l’utilisation des amandes françaises.


La production d’amandes en Région Sud — Provence-Alpes-Côte-d’Azur, en Occitanie, en Corse et en Auvergne — Rhône-Alpes a quadruplé ces sept dernières années grâce à la plantation de 1 000 ha d’amandiers. Aujourd’hui, 1 300 ha d’amandiers français sont en production. Ce qui permet à des confiseurs comme Le Roy René de lancer la fabrication et la commercialisation de calissons d’Aix 100 % amandes de Provence (22,50 € la boîte de 20 de 200 g, pour 112,5 €/kg).
« C’est le résultat d’une collaboration réussie entre tous les acteurs impliqués, producteurs, transformateurs et institutionnels, en particulier la chambre régionale d’agriculture et la région Sud qui, à travers la création du Syndicat des producteurs d’amandes de Provence et de France amande ont permis d’inscrire de manière pérenne la filière amande sur notre territoire », indique Laure Pierrisnard.
Le site de la marque Le Roy René : www.calisson.com