« Notre principal enjeu est de savoir comment créer un impact positif sur toute la chaîne de valeur de l’entreprise », résume Jeanne Chaumont, responsable de la RSE (responsabilité sociétale des entreprises) chez Valrhona, entreprise bénéficiant du label B Corp depuis 2020. Car mettre en place une stratégie verte implique toute la production, depuis l’amont et le sourcing du cacao.
Ainsi, la chocolaterie signe des conventions de partenariat avec ses 16 979 producteurs partenaires répartis dans 13 pays, et ce, pour une durée moyenne de huit ans et demi. « Grâce à ces partenariats, les producteurs et coopératives peuvent se projeter dans des démarches RSE à long terme », assure Nans Mouret, sourceur chez Valrhona. « Peu de clients nous challengent sur notre bilan carbone. Pourtant, nous en avons fait un axe stratégique avec des bilans annuels pour suivre les directives de l’accord de Paris sur le climat », argumente Jeanne Chaumont. Objectif pour l’entreprise : réduire de 50 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à 2018.
Un cartographie des domaines et des parcelles de cacao
Côté production, Valrhona s’engage à lutter contre la déforestation, en mettant en place des outils de pointe. « Nous cartographions actuellement tous les domaines et toutes les parcelles de cacao avec lesquelles nous travaillons. Nous les projetons dans un logiciel qui indique les aires protégées. Cela nous permet de garantir que notre cacao ne vient pas de zones protégées et que notre sourcing est exempt de déforestation », ajoute Nans Mouret. Valrhona s’engage également à planter des arbres. Quelque 15 000 l’ont déjà été à Madagascar depuis huit ans.
L’une des préoccupations majeures des experts est aussi la pollution liée au transport du cacao, produit loin de la France, entre les deux Tropiques. Chez Valrhona, exit le transport aérien. Jusqu’ici, les cargaisons arrivent par bateaux cargos. Afin de réduire la pollution, l’entreprise recherche des partenaires pour mettre au point un fret maritime par voiliers afin d’imaginer des lignes de transport depuis l’Amérique latine, Madagascar et Abidjan, en Côte d'Ivoire. Un projet qui devrait aboutir d’ici à 2026.
Pour l’heure, une astuce a été trouvée pour livrer en ville : l’utilisation des réseaux fluviaux. Valrhona a noué un partenariat avec la start-up franco-suisse Fly-Box. Grâce à elle, l’entreprise bénéficie de plateformes électriques Fly-Box Compact de 8 mètres de long qui voguent sur l’eau. Une fois débarqué sur les quais, le chocolat est transporté par vélos-cargos électriques pour la livraison du dernier kilomètre. Autant d’idées qui permettent un acheminement un peu plus vert.