Fatigue auditive, acouphènes, perte progressive de l’audition… Une exposition à des volumes sonores élevés ou à des environnements bruyants de manière prolongée peut être néfaste pour vos tympans. Selon l’Association nationale de l’audition*, à l’initiative de la Semaine nationale de la santé auditive au travail, dont la 9e édition se tient du 14 au 19 octobre 2024, “mille surdités professionnelles sont enregistrées chaque année à la suite d’expositions ototoxiques”. L’association complète : “Quinze pour cent de la population serait affectée par des symptômes d’acouphènes”, avec “un âge moyen de survenue de 41 ans”. Principale cause : les traumatismes sonores.
Sont considérés comme secteurs professionnels où la sinistralité est élevée ceux exposés à des bruits supérieurs à 80 décibels (ou dB). À noter qu’un aspirateur de fournil atteint déjà 75 dB et que l’ensemble des bruits environnants produisent un effet cumulatif. Autre point de prévention majeur, au-delà des hausses ponctuelles du niveau sonore lors du fonctionnement d’une machine, l’Institut national de recherche et sécurité met en garde contre “la fatigue auditive générée par le stress acoustique exercé par le bruit et l’omniprésence des expositions sonores sur l’ensemble de la journée”. En d’autres termes, l’exposition constante à des niveaux sonores même inférieurs à 75 dB peut conduire à une baisse de la concentration, un stress, une irritabilité, une nervosité ou une fatigue générale.
Quelques mesures pour réduire les risques professionnels liés au bruit
- Équipez votre fournil avec du matériel de qualité présentant le niveau sonore le plus bas possible. Cette information est dispensée dans la fiche produit. Les appareils anciens peuvent devenir plus bruyants au fur et à mesure de leur usure, veillez à les remplacer si besoin. Dans la limite du possible, ne faites pas fonctionner les appareils les plus bruyants tous en même temps.
- Faites des coupures sonores. Lors de vos pauses, sortez quelques minutes du fournil et éloignez-vous de l’environnement bruyant. Quelques moments de silence dans la journée aident à limiter la fatigue auditive.
- Équipez-vous de protections antibruit (équipement de protection individuelle) dès lors que le seuil sonore de 85 dB est dépassé.
- Isolez les machines bruyantes des zones de travail les plus fréquentées. Sachez qu’un laboratoire “ouvert”, certes très apprécié de la clientèle — qui peut observer la confection des produits —, est davantage propice à une dissémination du bruit. Séparer les zones de fabrication et de vente est préférable, dans une optique de prévention auditive pour les employés.
- Consultez dès l’apparition de certains symptômes. Une douleur ponctuelle provoquée par un bruit fort, une baisse de l’acuité auditive (difficultés à comprendre une conversation avec des bruits environnants, besoin d’augmenter le volume de la télévision, etc.), l’apparition d’acouphènes (de type sifflements, bourdonnements, etc.)** peuvent être des signes que votre audition est affectée. Parlez-en à un ORL ou au médecin du travail afin de déterminer ce qui peut être mis en place pour éviter que les troubles ne s’installent ou ne s’aggravent.
Pour aller plus loin : Découvrez les kits de prévention mis à disposition par l’Association nationale de l’audition, sur le site : prevention-sante-auditive.com.
* 9e Semaine nationale de la Santé auditive au travail, Association nationale de l’audition, communiqué de presse du 12 septembre 2024.