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« La campagne 2023-2024 a été caractérisée par une pluviométrie exceptionnelle ayant considérablement affecté les rendements », souligne le directeur de la filière CRC, Marc Bonnet.
« La campagne 2023-2024 a été caractérisée par une pluviométrie exceptionnelle ayant considérablement affecté les rendements », souligne le directeur de la filière CRC, Marc Bonnet. © A. TANDEAU

La filière Culture Raisonnée Contrôlée à l’épreuve du temps

À la suite des lourdes pertes en volumes de blé tendre CRC sur la campagne 2023-2024, la filière se veut rassurante et appelle à la solidarité entre stockeurs et meuniers. Le point sur la situation.

Alors que la moisson en blés Culture Raisonnée Contrôlée (CRC) de l’année passée avait permis de retrouver une bonne dynamique de croissance (après une campagne 2021-2022 en léger recul) et de faire revenir les agriculteurs dans la filière, la moisson 2024 restera historiquement basse, avec un volume total atteignant péniblement les 400 000 tonnes. La filière CRC accuse dans le même temps un net recul des surfaces emblavées et du nombre d’agriculteurs engagés (lire chiffres-clés).

La pluie, toujours la pluie

« La campagne 2023-2024 a été caractérisée par une pluviométrie exceptionnelle ayant considérablement affecté les rendements de la filière céréalière dans son ensemble, avec également de fortes disparités régionales, rappelle Marc Bonnet, directeur général de la filière CRC. Fortement implantés dans l’Ouest, les agriculteurs engagés en CRC ont été particulièrement touchés par ces aléas climatiques, non seulement au moment des moissons, en juillet 2024, mais aussi dès l’emblavement à l’automne 2023 et même tout au long du cycle végétatif. En raison de ces précipitations massives, certains contrats CRC — pourtant majoritairement priorisés par les organismes stockeurs — ont dû être abandonnés et, dans certains cas, interrompus en cours de cycle, affirme-t-il. Heureusement, la demande du marché ne faiblit pas et les organismes stockeurs [OS] restent engagés, ce qui est un gage de confiance pour l’avenir. » En d’autres termes, la démobilisation constatée sur les contrats n’est pas volontaire mais directement imputable aux conditions météorologiques inédites.

Une qualité satisfaisante

Sur la qualité, la récolte CRC suit la tendance nationale globalement. Le poids spécifique (PS) est assez médiocre, conséquence directe de l’excès de précipitations et du manque d’ensoleillement. Une bonne partie des lots passe sous la barre des 76 kg/hl, un seuil exigé dans de nombreux cahiers des charges meuniers, ce qui pourrait tendre les relations commerciales entre moulins et stockeurs. En effet, la baisse de PS impacte le rendement de production de farines mais n’a guère d’incidence en général sur la panification. Le taux de protéines (qui suit la logique nationale, autour de 11 %) n’est pas exceptionnel mais devrait convenir pour les meuniers, d’autant que la filière sait accorder des dérogations sur ces critères lorsque le meunier approuve la qualité. Le temps de chute de Hagberg, la force boulangère et les tests de panification sont très corrects, ce qui devrait satisfaire les marchés utilisateurs. Bref, la qualité des farines CRC devrait être au rendez-vous en boulangerie artisanale pour 2025.

Appel à la solidarité

En revanche, avec une baisse de production qui avoisine les 37 %, les stocks de céréales CRC pourraient bien manquer dans certaines régions ou certaines coopératives. « Nous appelons bien sûr les stockeurs et les meuniers à discuter entre eux, notamment si des pénuries étaient constatées sur certains territoires, indique Marc Bonnet. C’est bien dans ces moments historiques que la filière CRC peut démontrer sa résilience collective et sa capacité à s’adapter. Cette solidarité avait fonctionné en 2016 — une année noire pour la production de blés — et s’était avérée rassurante pour nos clients industriels ou artisanaux, rappelle le directeur de la filière CRC. Cependant, je précise que le rôle du groupement d’intérêt économique n’est pas de réglementer le marché mais de soutenir la filière dans son ensemble. Aussi, chaque OS, chaque groupement meunier et chaque moulin fera ses propres arbitrages selon ses priorités et celles de ses clients. » Il est probable que la primeur soit donnée aux entreprises de la boulangerie, pâtisserie, viennoiserie et aux fabricants d’ingrédients, dont la marque CRC est stratégique (produits labellisés, par exemple) ou lorsque la qualité CRC est exigée dans les cahiers des charges. Les artisans sont aussi invités à échanger en bonne intelligence avec leur meunier.

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