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Avant tout conventionnement, le comité citoyen visitait un lieu de vente, comme, ici, la Cagette, un supermarché “coopératif et participatif à but non lucratif”.
Avant tout conventionnement, le comité citoyen visitait un lieu de vente, comme, ici, la Cagette, un supermarché “coopératif et participatif à but non lucratif”. © Caisse alimentaire Montpellier

À Montpellier, ils expérimentent une forme locale de sécurité sociale de l’alimentation

Depuis plus d’un an et demi, 380 personnes testent une caisse alimentaire commune auprès de laquelle chacun cotise selon ses moyens et reçoit l’équivalent de cent euros par mois. Une somme à dépenser dans des boutiques et chez des producteurs conventionnés, dont des boulangers.

« Ce qui me plaît dans cette initiative, c’est d’aller dans le sens de plus d’égalité dans nos sociétés. C’est de faire en sorte que les gens qui n’ont pas les moyens de se nourrir sainement puissent le faire », témoigne Gabriel Nogue. Ce boulanger bio fait partie des producteurs conventionnés par la caisse alimentaire commune de Montpellier. Dans cette caisse, le principe est celui de la “sécu” : chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins.

Les 380 participants, tirés au sort ou proposés par des organismes sociaux, reçoivent donc cent euros par mois. Mais attention, ils ne peuvent dépenser cet argent que dans des commerces et chez des producteurs conventionnés. « Et c’est là que c’est intéressant ! s’exclame Killian Vallois, chargé de mission à la caisse. C’est un projet de démocratie alimentaire dans lequel les gens décident qui ils conventionnent et pourquoi. » « Ce n’est pas un politicien ou un chercheur qui vient dire : “Ça, c’est bien pour toi” ! » se félicite ainsi Samira, membre du collectif citoyen qui prend collectivement les décisions*.

« Vers un changement du système alimentaire »

À Montpellier, depuis février 2023 et le lancement effectif de cette expérimentation, une quarantaine de producteurs ont été sélectionnés, de même qu’une douzaine de commerces. Les critères : des produits labellisés bio ou équivalents ; des points de vente qui limitent leurs marges, ont une part importante de vrac, de produits locaux… « Je pense qu’ils m’ont choisi parce que je fais du pain bio, au levain naturel », croit ainsi savoir Gabriel Nogue.

Il s’agit aussi d'« aller vers un changement du système alimentaire », témoigne Killian Vallois. Ce projet a pour objectif de lier, en effet, la précarité alimentaire avec une alimentation saine, des choix démocratiques, la question environnementale et celle du niveau de vie des producteurs.

En rencontrant les différents acteurs, notamment les agriculteurs, les membres du comité citoyen ont pu comprendre les enjeux auxquels chaque maillon de la chaîne alimentaire doit faire face. (© Caisse alimentaire Montpellier)

La question du financement

L’initiative héraultaise a été la première à voir le jour dans l’Hexagone. Mais « d’autres fonctionnent, comme à Bordeaux ou à Cadenet, un village du Vaucluse. D’autres seront en route prochainement à Toulouse et à Lyon, éclaire Killian Vallois. Des discussions sont aussi lancées à Paris, Brest, Grenoble, Saint-Étienne », ou encore en Ariège, « chacune avec son fonctionnement ».

Le projet de Montpellier a répondu à un gros appel à projets et voit son financement garanti jusqu’en 2029, date à laquelle il devrait bénéficier à près de mille personnes.

Le comité citoyen a défini les priorités et des représentants ont rencontré les lieux de vente et les producteurs avant leur éventuel conventionnement. (© Caisse alimentaire Montpellier)

Car la question du financement est essentielle. À Montpellier, la caisse est abondée par des fonds publics et privés, à Cadenet par un don de la Fondation de France. À l’échelle nationale, un collectif d’une quinzaine d’associations milite pour la création d’une sécurité sociale de l’alimentation qui serait financée par les cotisations sociales.

* Retrouvez un témoignage au sujet de cette initiative dans le film La Caisse alimentaire commune.

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