Le boulanger, comme tout chef d'entreprise, est soumis à un quotidien souvent bien chargé. Il peut vouloir chercher des solutions gain de temps lui permettant d'optimiser ses déplacements et son énergie. À partir d'un smartphone, d'une tablette ou d'un ordinateur, la domotique lui offre à la base de multiples solutions de confort applicables à son commerce : relever ses volets, éteindre la lumière, déclencher l'alarme, surveiller son établissement... Mais le pilotage à distance peut lui permettre aussi d'actionner certaines de ses machines ou de contrôler la bonne marche de la production depuis son domicile, son bureau ou sa voiture. Mettre en chauffe le four, relever la température des chambres froides, contrôler son refroidisseur d'eau, réaliser des opérations de maintenance, suivre les encaissements en magasin… les possibilités sont nombreuses et bonnes à connaître.
Le contrôle des ventes Les équipements du point de vente peuvent être raccordés à une plateforme centralisée, gérée à distance. C'est le cas par exemple de : • la caisse (TPV) : le gérant est informé en temps réel des encaissements, du montant de la caisse, de la disponibilité de la monnaie, des erreurs de caisse… (Crisalid, Tigra-Cashguard par exemple). • la vidéosurveillance : l'artisan-commerçant peut surveiller son magasin à distance. • les vitrines high-tech : un système de détection optique (avec reconnaissance d'objets) envoie un message lorsque la vitrine est vide (innovation Dymension).
Généralités • Le pilotage à distance des appareillages peut se faire via un boîtier déporté (à placer à proximité de l'équipement ou à plusieurs mètres) ou depuis un poste informatique fixe (ordinateur individuel) ou mobile (tablette, smartphone, téléphone cellulaire). Les fabricants d'équipements rappellent que ces derniers dispositifs exigent un réseau opérationnel et compatible (voir encadré), installé préalablement par un professionnel. • Au-delà du plaisir du « gadget », le raccordement des appareils au réseau doit faire l'objet d'une réflexion approfondie. S'il est bien pensé, l'entreprise peut gagner en ergonomie, en sécurité et en productivité.
• Qui dit pilotage dit aussi maintenance et diagnostic. Le gérant est averti lorsqu'il faut prévoir telle ou telle opération : changement de pièce, vidange, dégivrage, contrôle visuel, dépoussiérage, graissage… Le raccordement à Internet permet une prise en main à distance par le SAV du constructeur. Le report de défauts est une option intéressante pour être informé en temps réel quand l'appareil rencontre un problème. • L'envoi d'un rapport journalier (mesure de température, consommation journalière) facilite le suivi de ses appareils de production (autocontrôle). • Notez que la commande déportée offre un outil technique judicieux pour la conception d'agencements intelligents et ergonomiques, notamment pour déplacer ailleurs que dans la zone de fabrication ou de passage certains éléments encombrants (cuves), bruyants (moteurs), sensibles à l'encrassement (ventilateurs) ou à la chaleur (échangeurs).
Les possibilités• Elles varient selon les fabricants, les équipements, les modèles et les options disponibles. La plupart des dispositifs permettent de réaliser des actions simples (mise en route, arrêt, contrôle du temps et de la température…) voire de consulter et de modifier des paramètres avancés (programmation de recettes, courbes de température ou de cuisson).• La commande peut se faire à une heure programmée à l'avance ou à tout moment quand l'utilisateur le décide.• De nombreux matériels modernes de boulangerie-pâtisserie disposent du pilotage à distance : fours à étages (Bongard/Intuitiv' ou Werner & Pfleiderer/Navigo par exemple), armoires de froid ou de fermentation (CFi/C-Touch, Koma par ex.), doseurs d'eau (Sorema/DMTPROG)…
• La commande déportée concerne surtout les refroidisseurs d'eau (Sorema par exemple), les enfourneurs automatiques (Werner & Pfleiderer/ Ober par exemple), les silos avec chargement automatique (Bailly par exemple), les pétrins et batteurs (VMI par exemple).• Le report de défauts est utilisé dans les enceintes de froid (Gram/Baker par exemple). Il exploite une technologie simple (contact « sec ») qui informe l'utilisateur en cas d'anomalie (porte mal fermée, coupure de courant, déviation de température). Le dispositif peut être raccordé à une interface logicielle capable d'envoyer une alerte par e-mail ou SMS. • L'asservissement (Master/ Slave) est une fonctionnalité (rarement utilisée en artisanat) permettant de faire communiquer deux équipements entre eux (par exemple pour déclencher le premier quand l'autre s'arrête ou bien pour démarrer les deux en même temps).
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par Armand Tandeau (publié le 8 juillet 2013)