Gestion
Capture d'écran de la page carrière de Salesforce.
Capture d'écran de la page carrière de Salesforce. © Salesforce

Pourquoi fidéliser ses équipes n’a-t-il jamais été aussi important ?

Crise de l’énergie, inflation : les salariés du secteur, qui souffre d’un turnover très important, ont besoin d’être rassurés et d’employeurs à l’image de marque positive.

Cette marque qui fait que les salariés se lèvent tous les matins pour prendre leur poste avec le sourire, des objectifs atteignables et clairs ; cette marque qui fait tellement envi­e qu’il est presque inutile de passer des annonces de recrutement hors de prix sur des job boards rarement mis à jour dans lesquelles elles se perdront parmi tant d’autres. Cette “marque employeur” à ses référents : LDLC de Laurent de La Clergerie et sa semaine de quatre jours ; Shanty Biscuit­s de Shanty Baehrel et ses communications décalées et ciblée­s qui attirent des clients du CAC 40, et autant de candidats ; ou encore Salesforce et ses conditions hybrides de travail permettant de travailler à l’autre bout de la France, dans un climat de confiance et de recherche d’équilibre pour les collaborateurs...

PhotoshantyBiscuitsourceInstagramShantyBiscuit.png

La marque employeur à ses référents comme Shanty Biscuit. Ici son compte Instagram. © Shanty Biscuit

PhotoLDLCsourceProfilLinkedinLaurentdelaClergerie.png

La marque LDLC. © Profil Linkedin de son dirigeant, Laurent de la Clergerie.

Certains artisans ont déjà entamé ce travail de la marque employeur. Pour eux, c’est souvent plus au travers de la reconnaissance de leur savoir-faire par la profession (Meilleur ouvrier de France, champions de…) qu’à la suite d’efforts réfléchis que ce processus s’opère, et que sont attirés des collaborateurs parfois eux-mêmes enclins à magnifie­r leur CV et cherchant à s’ouvrir de nouvelles portes pour leur future carrièr­e. 

Un turnover autour de 50 %

Bien que datant un peu, les derniers chiffres de l’Insee concernant le turn­over (comprenez : la rotation des équipes) dans le secteu­r en 2018 étaient déjà affligeants. Ainsi, lorsqu’au niveau national le taux atteignait 15 %, le secteur de la boulangerie-pâtisserie affichait un bien médiocre 47 % (en production comme en vente). Presque rassurant, à la même période, dans celui de la restauration, ce taux avoisinait les 70 %. Depui­s, le Covid-19 est passé par là et, malheureusement, il y a fort à parier que les chiffres ne se sont pas améliorés… voire ont encore plus de plomb dans l’aile.

PhotoInfogreffepEriodejanvier2022Sourceinfogreffe.fr.png

© Infogreffe/Janvier 2022

PhotoInfogreffepEriodejanvier2023SourceInfogreffe.fr.png

Les d’établissements sous code NAF : 1071C ont été moins nombreux à fermer en décembre 2022 qu’en décembre 2021. © Infogreffe/Janvier 2023

Désormais c’est une crise de l’énergie que la profession traverse. Cela participe à accentuer les incertitudes, bien que le doute plane sur les fermetures en masse de commerce­s largement relayées par des communicants pressés d’annoncer le pire sans se soucier des chiffres réels pourtant acces­sibles sur Infogreffe. Leur consultation les amèneraien­t pourtant à s’apercevoir que les établissements sous code NAF : 1071C (boulangerie et boulangerie-pâtisserie) ont finalement été moins nombreux à fermer en décembre 2022 qu’en décembre 2021…

Pour autant, s’il est important de souder ses équipes en temps normal, en temps de crise, cela devient une nécessité.

En effet, la soudaine conjoncture faite de hausse du prix des courses au supermarché du coin ainsi que celui de tous les éléments relevant du quoti­dien de la vie de famille ; de la réduction parfois du nombre d’heures d’ouverture ou d’une augmentation du nombre de jours de ferme­ture de la boutique, etc. sont autan­t de facteur­s de stress qui pèsent sur des col­laborateurs inquiets pour leur avenir, les poussant à s’interroger sur le bien-fondé de leur maintien dans ce secteur d’activité.

Parler solutions

Il est donc nécessaire de prendre le taureau par les cornes. Les équipes veulent du positif, d’autant plus là où elles œuvrent près de sept heures par jour.

Il est donc impératif désormais de revêtir sa casquette de manager de proximité ; d’échanger vraiment avec ses employés sur ce qui les intéresse dans leur quotidien d’employés, de mères ou de pères de famille ; d’identifier leurs hobbies et comment l’entreprise peut participer à conjuguer tout cela ; commen­t, in fine, les rassurer sur la situation ? Montre­r sa facture qui bondit revient à évoquer une réalité qui n’a pas lieu d’être cachée, mais mettre en avant les ressources mises en place pour pallier à la situation est encore plus fort… je vous renvoie sur ce sujet à l’article paru dans La Toque Magazine du mois de janvier intitulé “Des solutions pour l’avenir de la boulangerie face à une situation pas si irréversible que ca”.

Les artisans boulangers ont su relever leurs manches à plusieurs reprises et passer des caps importants au fil des années. Il y aura toujours des gens à nourrir, et de plus en plus, il y aura toujours du pain sur la table et des Français pour en consommer. Les collaborateurs doivent l’entendre aussi fréquemment que possible de la part de leur patron. Une boulangerie c’est comme une barque… c’est parce qu’il y a du monde de chaque côté pour ramer qu’elle avance.

À lire également
Tour d’horizon des dispositifs mis en œuvre pour soutenir les entreprises.

Gestion

Crise de l’énergie : le point sur les dispositifs d’aide en 2023

Pour soutenir les entreprises touchées par la hausse des prix de l’énergie, le gouvernement a mis en place différentes aides, dont certaines arrivent à leur terme. Tour d’horizon.

Pourquoi ce collaborateur a-t-il lui aussi démissionné ? Quelle en est la raison réelle ? Comment puis-je comprendre les motivations de ce nouveau départ pour éviter de reproduire d’éventuelles erreurs ?

Gestion

Pourquoi l’outboarding est-il si important ?

La boulangerie peine à garder ses employés. Le secteur connaît un taux de turnover parmi les plus importants en France. Identifier les raisons de la désaffection de ses salariés et soigner leur départ...

Faut-il systématiquement demander le renouvellement de son bail commercial au terme de la période de neuf ans ?

Gestion

Faut-il demander le renouvellement de son bail commercial au terme de la période de neuf ans ?

Cher Maître, La durée de mon bail commercial arrive à son terme de neuf années. Est-il obligatoire de demander le renouvellement sachant que mon loyer est peu élevé ? Dans l’affirmative, quelles sont les...