Saviez-vous qu’un litre de café émet 635 grammes de CO2 en moyenne, soit autant qu’un trajet de 9 km en scooter (selon les données de l’Agence de la transition écologique). Soucieux de cet impact, certains clients délaissent ainsi cette boisson. Pourquoi alors ne pas proposer en plus du “petit noir” des alternatives locales ? Ce d’autant plus, qu’en la matière, les propositions se multiplient.
On le sait peu, mais la France est le premier producteur mondial de chicorée. La racine, qui pousse principalement dans le nord de l’Hexagone, a longtemps été considérée comme un “sous-café”, mais elle fait l’objet aujourd’hui d’une nouvelle demande. Des chefs l’ajoutent à leur carte, de même que des coffee shops ou des réseaux de boulangeries. Ainsi, l’enseigne Columbus Café a-t-elle lancé un Chicorée latte en édition limitée début septembre 2025. Peut-être pour tester la plante auprès de sa clientèle. Plusieurs marques se sont aussi donné pour objectif de moderniser son image, comme Cherico, qui met en avant une plante “riche en prébiotiques”, “gourmande et savoureuse”… “meilleure pour la planète” que le café.
La boisson chaude au lupin est une autre alternative, doublement bonne pour la planète. D’abord, parce que cette plante peut être cultivée en France. Le lupin réduirait de 75 % l’empreinte carbone par rapport à une tasse de café, assure Lupi Coffee, l’une des marques phares de cet “alter-café”. Ensuite, cette plante étant une légumineuse, elle capte l’azote présent dans l’air et le restitue dans le sol pour la culture suivante. D’où une baisse des besoins en engrais. Petit plus : le café de lupin présenterait à la dégustation des notes de chocolat et de noisette.
Des plantes cultivées en France
L’orge, de son côté, « pousse du nord au sud de la France », souligne avec enthousiasme Vanessa Vialettes, productrice de café d’orge dans le Tarn. Elle malte puis torréfie sa culture, biologique, de façon à « se rapprocher le plus possible du café en termes de goût, de couleur et d’odeur ». Plusieurs restaurants étoilés, comme la Villa Pinewood, dans le sud du Tarn, proposent sa boisson à leurs clients, et l’utilisent même dans leurs desserts. « J’en vends tous les ans de plus en plus, assure l’agricultrice. Les gens évitent aussi le café pour des raisons de santé, parce que ça peut provoquer des palpitations, des irritations ; alors que l’orge est riche en vitamines et en minéraux — notamment en magnésium. » Le prix, 12 € le kg pour les professionnels, peut finir de convaincre les plus réticents.
Autre option : le café d’épeautre, dans les tasses comme dans les desserts. Les défenseurs de cette plante (qui comporte un peu de gluten) mettent en avant son bon goût de caramel.
Tous ces substituts ont l’avantage d’être compatibles avec les machines à café. Mais attention, ils sont sans caféine. Ils doivent donc plutôt être perçus comme une alternative au déca, et ne donnent donc pas le coup de fouet de la tasse d’expresso ou de lungo. Pour un effet semblable, la solution peut se trouver dans le thé… local bien sûr !
