Rencontres
Paul Boivin.
Paul Boivin. © DR

Paul Boivin, communicant aguerri

En tant que délégué général de la Fédération des entreprises de boulangerie/pâtisserie, ce spécialiste du marketing défend les intérêts des entrepreneurs du secteur.

Comme nous l’évoquons dans notre dossier ce mois-ci, le marché de la boulangerie-­viennoiserie-pâtisserie (BVP) est un secteur de plus en plus concurrentiel et segmenté, avec des entreprises de toutes les tailles (de la TPE locale au grand groupe international) que représentent des organisations professionnelles, dont la Fédération des entreprises de boulangerie/­pâtisserie (FEB). Le point sur ses missions et engagements avec son délégué général, expert en communicatio­n.

© DR - Paul Boivin.

La Toque Magazine : Que fait la FEB ?

Paul Boivin : Depuis quatre-vingts ans, la FEB représente, défend et valorise ses adhérents, qui partagent un même esprit d’entrepreneuriat et ont des problématiques (ressources humaines, marketing, sourcing, etc.) communes. Nous fédérons environ cent quarante sites de production — industriels et réseaux, franchisés ou indépendants, boulangeries et paneteries — pour un total de mille six cents magasins. Mais ce dernier chiffre évolue à toute vitesse.

LTM : À quoi tient le succès des réseaux de boulangeries ?

P.B. : Ils ont réussi à dévelop­per des concepts très forts, répondant aux attentes des consommateurs, avec le développement du snackin­g et du pain frais à toute heure. Leur force tient aussi dans leur capacité à innover pour intégrer des tendances de consommation qui évoluent en permanence.

« Il est temps de dépasser les clivages pour se concentrer sur ce qui nous rassemble »

LTM : Que pensez-vous de l’opposition artisans/industriels ?

P.B. : Je la déplore car les deux mondes sont complémentaires et s’enrichissent mutuellement. Par exemple, les réseaux ont fait sortir le boulanger de son atelier en développan­t les fournils ouvert­s. Un concept largement repris par les artisans, entre autres bonnes pratiques (marketing, ressources humaines) impulsées par les chaînes. Alors oui, le commerce est, par définition, un secteur concurrentiel — la boulangerie-­pâtisserie comprise. Mais cela participe à une augmentation générale de la qualité. Artisans, réseaux, industriels : tous s’inscrivent dans la filière blé-farine-pain et contribuent à faire rayonner la boulangerie française à l’international. Il est temps de dépasser les clivages pour se concentrer sur ce qui nous rassemble.

LTM : Quels sont vos liens avec la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française (CNBPF) ?

P.B. : Nous travaillons de concert pour faire remonter au gouvernement les problématiques énergétiques du secteur, tous acteurs confondu­s. Nous partageons aussi une même volonté de nous concentrer sur la promotio­n des produits et des métiers. À ce titre, je trouve que l’inscription de la baguette de pain à l’Unesco, initiée par la CNBPF, est une formidable initiative, qui profite à tous les acteurs du secteur. Nous avons tant à gagner à travailler main dans la main.

LTM : Quel est votre meilleur souvenir culinaire ?

P.B. : Pas une recette en parti­culier. Je suis partisan de la bonne auberge, avec des plats gourmands, une ambiance conviviale, et du pain tradition bien cuit. ?^

Contact : www.entreprisesboulangerie.org

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