Anaïs Hody, entrepreneuse trentenaire, a plusieurs cordes à son arc. Après avoir créé la société Oui Chef et Le Chef en Box — la box qui réinvente la pâtisserie à domicile —, ou encore l’école de cuisine sur internet La Pâtisserie en ligne, Anaïs Hody réalise un rêve d’enfant : posséder son propre salon de thé ! Elle raconte : « Mon rêve a toujours été d’ouvrir un salon de thé à San Fransisco. Mais Paris, c’est déjà pas mal ». En 2021, c’est la rencontre avec la fondatrice de Parole de mamans, Leslie Sawicka, créatrice du concept de Sweet Bazar (Paris, 1er), qui est un déclic.
Un lieu associé au Musée de l'illusion
Également à la tête du Musée de l’illusion, Leslie Sawicka avait ouvert Sweet Bazar dans la même rue quelques numéros plus loin pour proposer à ses nombreux visiteurs une pause sucrée. Alors que le lieu prend de l’importance, cette dernière, sans expérience en cuisine, n’a plus le temps de s’en occuper et cherche un partenaire. Alors que de nombreux stagiaires de l’école La Pâtisserie en ligne viennent se former chez Sweet Bazar, Leslie Sawicka provoque la rencontre avec Anaïs Hody. Quelques mois plus tard, Anaïs Hody et sa société Oui Chef prennent le contrôle de 70 % de Sweet Bazar, un lieu de trente places assises en intérieur et huit en terrasse en plein cœur de Paris, dans le quartier de Châtelet-Les Halles.
Pour Anaïs Hody, le lieu a un double objectif : accueillir une clientèle gourmande et devenir un lieu d’application pour les élèves de l’école.

Depuis, l’offre a évolué. Ouvert du mercredi au dimanche, de 10 heures à 19 heures, Sweet Bazar propose deux moments clés sur réservation, par créneaux de 1 h 30. Tout d’abord, un brunch à volonté, commercialisé à 27 € par adulte et quelque 20 € par enfant, avec une offre de plats sucrés et salés de saison. Le pain et les pâtisseries sont fabriqués maison sur place ; les ingrédients sont rigoureusement sélectionnés, tous made in France, dans un réseau de distribution local (les glaces sont signées La Compagnie des desserts, les jus Alain Milliat, par exemple). Au menu : des avocats, des salades, des œufs brouillés, du saumon fumé, des fromages, et autres charcuteries. Sans compter l’attraction du buffet : la fontaine de chocolat dans laquelle on peut tremper des chamallows ou des brochettes de fruits frais.
Plus tard, l’offre se décline en tea time, à l’image de ceux proposés dans les palaces, avec une formule de quatre mini-pâtisseries ou une grande (elles changent tous les deux mois) assortie(s) d’une boisson chaude ou froide, pour 17 €. Ici, exit le basique éclair au chocolat : les pâtisseries sont retravaillées avec une touche d’originalité en termes de goût ou de texture. On y trouve une noix de coco en trompe-l’œil, un chou glacé, des tartelettes. « Nous misons sur des desserts pas trop extravagants mais qui ramènent en enfance », explique Anaïs Hody.

Toutes les pâtisseries maison mais aussi d’autres produits de street food haut de gamme, tels que des brownies et cookies à partager et autres donuts à personnaliser, sont proposés en vente à emporter, un service en constante progression pour l’établissement. Au total, plus de quatre-vingts clients sont servis chaque jour le week-end, pour un ticket moyen d’environ 17 € (14 € en vente à emporter). Dans le top des ventes, les donuts à personnaliser et les smoothies frais sont, pour l’heure, plébiscités.
Parmi les temps forts proposés par le lieu, les convives peuvent aussi participer à un atelier de création de leur propre tablette de chocolat, sur place et en direct !
Face à un tel succès, Anaïs Hody envisage prochainement une levée de fonds pour financer un deuxième point de vente en propre à Paris mais aussi quatre ou cinq dans d’autres grandes villes, ainsi qu’un développement plus important de l’enseigne en franchise.