Le dernier épisode d’En Éclaireur du 4 août porte sur la vie à Hong Kong à travers l’expérience d’Aude Camus. Elle y vit depuis sept ans, contrainte au début de suivre son compagnon, bien que peu convaincue après un premier séjour de trois jours dans cette ville où le climat humide l’avait refroidie. Toutefois, entre voyager et vivre, entre réalité et perception, il y a un fossé.
Aude a vu différents aspects de la vie : une grande flexibilité sur certains points, beaucoup plus de rigueur sur d’autres. Même si, bien souvent, l’expatriation offre la possibilité de créer un réseau, adoucissant certainement certaines barrières infranchissables quand on vit à l’étranger. Aude témoigne d’une qualité de vie appréciable : diversité des paysages, richesse gastronomique et part cosmopolite de la ville, qui conjugue Western and Eastern cultures. Elle évoque ses randonnées ou ses sessions de surf le matin avant le travail, la facilité pour trouver un travail… Toutefois, certains événements sont plus difficiles à vivre. Si, en France, une politique nous déplaît, nous ne nous sentons nullement gênés de râler et d’exprimer nos opinions. À Hong Kong, on ne critique pas, et encore moins sur les réseaux sociaux. Mais la partie la plus intéressante, sans doute le fil rouge, c’est la gestion de la crise du Covid, car celle-ci n’est pas terminée. Aude raconte comment la crise était moins difficile à vivre en 2020 qu’aujourd’hui. Cette région administrative chinoise spéciale a encore un assez mauvais taux de vaccination et une politique très stricte concernant les contaminations : s’il n’y avait pas de confinement au tout début de la pandémie et de la défiance envers la vaccination, en août 2021 les mesures se sont durcies. Pour les expatriés, la perspective de voyager à nouveau avec une semaine de quarantaine à domicile était acceptable, si bien que massivement, ils sont repartis dans leurs pays d’origine pour visiter leurs familles, sauf que le gouvernement a fait marche arrière, réinstaurant un isolement de trois semaines, dans un hôtel réquisitionné pour les staycations, avec interdiction formelle de sortir de la chambre, bracelet électronique à la clé. Une expérience qu’Aude a vécue, malgré le report de billet de retour à Hong Kong. Mais le ressentiment dont elle finit par témoigner concerne la crainte du Covid, plus précisément le fait d’être cas contact.En effet, à Hong Kong, les patients sont envoyés à l’hôpital et les proches en camps d’isolement (des lieux glaçants apparemment) : on n’hésite pas à séparer parents et enfants, et des tests de masse avaient également été annoncés… Pour se protéger de cette situation, son conjoint et elle évitaient les sorties, tant la peur planait à chaque contact social, ils posaient des options sur des billets d’avion chaque semaine pour pouvoir s’échapper et les annulaient au dernier moment… Au-delà de la chance et certainement du statut privilégié dont ils jouissent, un climat anxiogène a désormais assombri leur quotidien.
Comme pour de nombreux expatriés, l’expérience présente des freins, bien souvent en comparaison avec ce que la France permet malgré toutes les critiques dont elle est le sujet : peu de destinations apportent tout ce qu’il peut y avoir.
La série de podcasts fait le tour des destinations prisées de ceux qui veulent tenter l’expérience : Mexique, Zurich, Marrakech, Montréal, Barcelone... Une écoute intéressante à donner.Ü
À retrouver sur : https://open.spotify.com/show/37nmKRSIfQQ2NFTH1YhbXV