Actualités

Contenu réservé

Alain LominéPassion et tradition depuis 1908

Trois générations de Lominé se sont succédées pour entretenir la flamme boulangère à Neuvic-sur-l’Isle (Dordogne). Le dernier de la lignée, Alain, perpétue la tradition avec l’espoir de trouver un repreneur.

À 67 ans, Alain Lominé aimerait bien prendre enfin du temps pour lui. Il est rentré dans la boulangerie-pâtisserie familiale en 1969, installée dans le bourg de Neuvic-sur-l’Isle (Dordogne). Il représente la troisième génération de l’entreprise fondée en 1908 par ses grands-parents Charles et Yvonne.

« Les Trente Glorieuses »

Pendant plusieurs décennies, l’affaire est tenue par le couple, jusqu’à l’arrivée de leur fils Jean en 1946, à son retour de la guerre, durant laquelle il fut fait prisonnier. « Avant d’être mobilisé, il avait eu la chance d’être formé par un grand pâtissier d’Angoulême, explique Alain. Il a obtenu plusieurs prix en boulangerie, dont celui de meilleur boulanger de Dordogne. » C’est donc Jean et son épouse, les parents du patron actuel, qui vont développer la boulangerie familiale.

« Mes parents ont connu les Trente Glorieuses. Ici, c’était la grande époque de la chaussure, avec des marques comme Marbot ou Bata. Les usines comptaient jusqu’à plusieurs centaines de salariés. Neuvic était alors un bourg prospère avec de nombreux petits commerces. La boulangerie a compté jusqu’à onze personnes à la belle époque. Nous étions ouverts sept jours sur sept, sauf le dimanche après-midi, avec des tournées importantes. » Cela a duré ainsi jusqu’aux début des années 1980, époque des premiers licenciements et des mouvements sociaux dans l’industrie de la chaussure. Alain intègre la maison familiale en 1969. Son frère Guy y travaille. « Gamin, j’étais un bon élève, je suis allé jusqu’au lycée, se souvient-il. J’ai toujours aimé mon milieu familial, travaillé de mes mains, touché la matière. J’ai une vraie passion pour la pâtisserie, je dois avoir plus de 500 livres de recettes. Je suis toujours à la recherche de la touche d’innovation. J’ai une double formation : un brevet de maîtrise en pâtisserie et un CAP de boulanger. » Au départ à la retraite des parents, en 1977, Alain Lominé s’associe avec son frère Guy. Les deux frères, tous deux excellents pâtissiers, perpétuent la tradition. En 2004, lorsque Guy Lominé disparaît prématurément, Alain prend seul les rênes de l’entreprise.

Du fait maison

Chez les Lominé, l’une des clefs d’un succès qui ne s’est jamais démenti réside dans le choix des matières premières de qualité (farines à base de blés anciens et locaux, ou françaises, beurre AOP) et le fait maison. On fabrique tout de A à Z, les glaces, les chocolats, la confiserie, la viennoiserie, en fonction des fêtes et des saisons. Parmi les spécialités de la maison, il y a les gâteaux glacés à la belle saison et surtout le Neuvic’Noix : un gâteau de 350 grammes avec 25 à 30 % de noix du Périgord en provenance d’une exploitation de la région. Le pain, qui représente 37 % du chiffre d’affaires de la boutique, compte plusieurs variétés, dont une baguette jaune au cumin, proposée avec une version sans levure et avec peu de levain.

Tout au long de sa longue carrière, Alain a su consolider la tradition en apportant son riche savoir-faire acquis auprès des maîtres-pâtissiers, de sa formation chez les Grands Moulins de Paris à l’école de pâtisserie de Richemont (en Suisse), au sein de l’École nationale supérieure de la pâtisserie (à Yssingeaux) ou encore par le biais de nombreux stages de perfectionnement.

La maison Lominé emploie un ouvrier boulanger, un ouvrier pâtissier et deux apprentis. Depuis plusieurs années, Alain est beaucoup moins derrière les fourneaux et davantage à la vente. Toujours animé par la même passion et la même volonté de transmettre, il est au côté de ses salariés pour conseiller, accompagner, former et donner confiance : « Les jeunes, c’est l’avenir du métier. J’essaie de conserver une ambiance familiale, j’accorde beaucoup d’importance aux valeurs de transmission. » Il a formé une dizaine de jeunes en boulangerie et en pâtisserie, et deux d’entre eux ont obtenu des beaux résultats au concours du Meilleur Apprenti de France. Alain Lominé souhaiterait trouver un repreneur pour son entreprise vieille de 112 ans, à moins que l’espoir ne réside dans une option familiale, avec son fils, qui a par le passé travaillé à ses côtés.n

Claude Hélène Yvard
676
À lire également
Sarah El Haïry, haute-commissaire à l’Enfance a remis le premier prix du Master national du meilleur pain au chocolat 2025 à Valentin Feiller.

Concours

Le meilleur pain au chocolat de France se trouve en Mayenne

La quatrième édition du Master national du meilleur pain au chocolat a couronné Valentin Feiller, gérant de la boulangerie-pâtisserie Les Ateliers Fernand, à Laval, en Mayenne.

Actualités

Le sel de Guérande : un accélérateur de business ?

[COMMUNIQUÉ] Cet ingrédient noble véhicule un imaginaire positif et a de nombreux atouts, susceptibles de doper la valeur ajoutée de votre offre de pain. Les explications de la coopérative Le Guérandais.

La gagnante Valentine Coiffard, entourée de Raoul Boulanger et des participants au concours MAF chocolaterie

Concours

MAF chocolaterie-confiserie 2025 : les résultats dévoilés au Salon du chocolat

Les résultats du concours du Meilleur apprenti de France chocolatier-confiseur ont été révélés sur la scène du Cacao Show au Salon du chocolat ce 29 octobre. Les épreuves, qui avaient duré sept heures...