En quatre ans, la boulangerie Tatup, à Ambérieu-en-Bugey (Ain) a pu mettre en place des initiatives pour limiter son impact environnemental. Delphine et Nirvân Sandner sont convaincus qu’il faut arrêter de faire porter cette responsabilité au consommateur final. Selon le boulanger, l’exemple écologique doit se faire à l’échelle des entreprises. Il a ainsi investi dans des bocaux en verre consignés dans lesquels sont versés les thés glacés maison proposés en snacking : terminées les canettes en aluminium qui remplissent la poubelle ! Nettoyer et remplir prend du temps certes, mais sur ce produit, c’est le service qui compte le plus.
Le thé glacé maison est servi dans des bocaux en verre de 33 cl, consignés.
Convaincre ses fournisseurs
Chaque semaine, les déchets sont limités. La boutique génère environ 10 kg de matières organiques (épluchures de légumes et fruits) qui partent au compost de son jardin. La boulangerie fait en sorte de ne pas avoir d’invendus de pain. Le surplus est stocké pour être livré à une brasserie partenaire, L’Étincelle. Environ 120 kg de pains de campagne non commercialisés sont inclus dans des brassins qui donnent un millier de bouteilles de bière chaque année. La majorité des emballages est réutilisée autant que possible, notamment les sacs en papier, le restant représente seulement entre 5 et 7 kg hebdomadaires. Son fournisseur historique, Moulin Marion, est passé aux sacs 100 % papier. Et le boulanger écologique d’Ambérieu y est pour quelque chose. Quand la meunerie a modifié sa chaîne de conditionnement, elle a choisi une ensacheuse à valve, Pelletier Technipes. « Nous utilisions des sacs type bolduc, qui se remplissent par le bas et sont équipés d’une valve hermétique en plastique, explique Julien-Boris Pelletier, directeur général de la meunerie bio. Dès la première livraison de ces nouveaux sacs, Nirvân m’a envoyé un message : “Je vise zéro déchet, donc je ne suis pas d’accord pour que tu me livres des sacs avec du plastique. On doit pouvoir faire autrement”. » Le meunier demande alors au fabricant de les modifier puis entreprend des essais pour éviter le risque de perte de farine. « Comme ce nouvel emballage était fiable, au bout de six mois nous l’avons généralisé pour tous nos clients. » Cela fait maintenant deux ans que Moulin Marion livre des sacs 100 % papier. Cette détermination a permis d’améliorer le processus de plusieurs entreprises. Pour Delphine et Nirvân, la démarche « zéro déchet » devrait se propager vraiment largement pour que les plastiques à usage unique soient remplacés par des solutions de substitution.
Sur la balance en fin de semaine, moins de 6 kg d’emballages.
Carte de fidélité zéro déchet
Enfin, chez Tatup, les clients qui apportent un sac, ou emportent le pain non emballé, sont récompensés. Au bout de sept passages, une gourmandise (une brioche au cœur chocolat ou un cookie) leur est offerte. Mieux, quand la carte de fidélité est complète, la boulangerie verse 2,60 € à France Nature Environnement pour la plantation d’arbres et de haies bocagères dans l’Ain.