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Nos cartes bancaires permettront-elles bientôt de payer en bitcoins ?
Nos cartes bancaires permettront-elles bientôt de payer en bitcoins ?

actualitÉ 30 ans la toque / nouvelles technologies Quelles monnaies dans le futur ?

L’explosion de la demande en Bitcoins dans le monde entraîne un développement sans précédent des cryptomonnaies. Les États contre-attaquent avec des devises électroniques. À quoi s’attendre dans les prochaines années ?

Nul ne peut prédire aujourd’hui comment vont évoluer le Bitcoin et l’ensemble des crypto­monnaies (Ethereum, Ripple, Cardano, Dogecoin, Litecoin…). La flambée des cours déchaîne les passions et suscite les convoitises, de l’apprenti trader en quête d’adrénaline aux plus grands financiers à la recherche de diversification. Après une ruée massive du grand public sur les plateformes d’échange, les investisseurs institutionnels les plus aguerris ont investi ces actifs alternatifs qui offrent l’avantage de ne pas être corrélés aux marchés boursiers traditionnels. Les analystes s’écharpent sur l’avenir de ces devises électroniques, mais tous s’accordent sur deux points : la technologie Blockchain (qui en est à l’origine) ouvre des opportunités gigantesques et la monnaie « sonnante et trébuchante » vit ses derniers instants.

Bulle spéculative

Certains experts estiment que l’évolution du cours du Bitcoin ne repose sur aucune réalité économique et que l’extrême volatilité rend la monnaie inutilisable en l’état (elle peut perdre 10 % de sa valeur en quelques heures). Nous serions donc dans une bulle purement spéculative qui devrait exploser, engendrant alors un fiasco planétaire. Ce scénario (catastrophe pour les uns, providentiel pour les autres) ne manque pas d’arguments au vu de la fragilité structurelle du Bitcoin : absence de réglementation et de contrôle, volatilité et risques financiers extrêmes, prolifération des escroqueries et des trafics en tous genres, concentration des volumes circulants au sein d’un nombre réduit de personnes, coût énergétique et impact écologique démesurés, diversification incontrôlée et exponentielle des devises, etc. Les cryptomonnaies naviguent encore en eaux troubles.

Commerces « Bitcoin friendly »

D’autres analystes défendent l’idée que la flambée des cours n’a rien d’inquiétant dans un contexte de passion exacerbée. Certes, nombreux sont ceux qui y perdront des plumes, mais une fois les cours stabilisés, l’usage se chargera de la sélection des meilleures devises. Les monnaies virtuelles devraient donc entrer dans la vie courante. Les arguments qui vont dans ce sens sont nombreux : les startups et les applications qui exploitent la blockchain montent en puissance, les acteurs historiques font des entrées en bourse fracassantes (comme celle de Coinbase à Wall Street), les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) investissent fortement dans ce secteur, les grandes entreprises de paiement dématérialisé (Paypal, Mastercard, Visa) s’ouvrent au Bitcoin, ce qui devrait faire exploser les commerces « Bitcoin friendly ». Les cryptomonnaies pourraient bien au final être l’une des plus grandes révolutions technologiques du siècle.

Différents objectifs

Alors qui croire ? Face à la montée des e-monnaies privées (Amazon Coin, Diem de Facebook) et des cryptomonnaies, de nombreux pays contre-attaquent avec des devises nationales électroniques. Pour les uns (comme le FMI), ces « monnaies numériques de banque centrale » (MNBC) indexées sur une valeur réelle et stable (devises fiduciaires, obligations d’État, or…), sont le meilleur rempart contre l’anarchie financière. Pour les autres, ces « Stable Coins » feraient perdre justement l’indépendance vis-à-vis du pouvoir central. Enfin, les plus consensuels (comme la banque américaine Morgan Stanley) pensent que les MNBC peuvent coexister avec les cryptomonnaies à partir du moment où elles servent des objectifs différents. Une monnaie adaptée à chaque échelle de territoire (monde, Europe, France, région…) semble offrir une plus grande stabilité. L’avenir est-il dans la superposition des monnaies électroniques ?

Armand Tandeau
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