La ville de Paris peut être fière d'accueillir, depuis début février, son premier musée du chocolat (bd Bonne-Nouvelle, 10e arrondissement), baptisé Choco-Story. Sur trois niveaux, objets de collection (bols de terre cuite, chocolatières, boîtes de présentation, outils de fabrication…) et panneaux muraux français-anglais retracent de manière didactique 4.000 ans d'histoire du cacao et du chocolat.
Au gré de la visite, on trouve la réponse à toutes les questions que tout passionné peut se poser sur la saga du chocolat : « Quelle est l'origine du chocolat? », « Pourquoi a-t-il été jadis considéré comme un médicament? », « Comment et quand a-t-il conquis l'Europe? », « Quel est le rôle de la révolution industrielle dans la popularité du chocolat ? »… Sans compter l'approche « process », pour apprendre en quoi consiste la fabrication du chocolat (torréfaction des fèves, conchage…) et pour savoir mieux apprécier la qualité gustative d'un chocolat.
Le troisième musée en Europe
Pas moins d'un millier d'objets racontent l'origine et l'évolution du chocolat, et c'est le laboratoire situé au sous-sol qui permet de découvrir toute la palette de saveurs qu'offrent tous les crus de cacao et toutes les méthodes de fabrication : noir, lait ou blanc sont au coeur de démonstrations qui prouvent à quel point le chocolat, à lui seul, règne sur tout un univers gourmand.
C'est la famille Van Belle qui est l'artisan de l'endroit, après avoir ouvert un musée à Bruges (Belgique) en 2004, puis un autre à Prague (République Tchèque) en 2008. Issue de Belgique, elle est proche de Belcolade, le dernier fabricant de chocolat de couverture entièrement détenu par des familles de cette même nationalité.
Le fournisseur, qui fait partie (tout comme PatisFrance) du groupe international Puratos, a apporté tout son soutien à la réalisation de ces différents projets, tous au service d'une seule et même matière première : le chocolat.
Si le cacao m'était conté…
En suivant le parcours de Choco-Story, les visiteurs feront connaissance avec les trois variétés de cacaoyers : le Criollo, le Forastero et le Trinitario (croisement des deux). Ils apprendront que cet arbre apprécie la chaleur (25-28°C), l'humidité de l'air et du sol, que la récolte des cabosses se fait deux fois par an (entre octobre et février et entre mai et juillet), et que les fèves sont mises à fermenter et à sécher avant d'être entreposées puis expédiées.
Ils découvriront comment les Mayas ont jeté les bases de la culture du cacaoyer, surnommé « l'Arbre du Paradis » et préparé les premières boissons cacaotées, breuvages amers confectionnés à partir de masse de cacao, d'eau et d'épices. Ce n'est qu'au début du XVIe siècle que les Espagnols lui ajouteront du sucre.
Et à partir de 1615, la boisson chocolatée se fait une place à la Cour de France. A la fin du XVIIIe et au début du XIXe, le chocolat sera enfin apprécié pour lui-même et peu à peu, il se verra décliné sous différentes formes : tablettes, bonbons, figurines… en version noir ou lait.
La dernière partie du musée est consacrée à l'aspect contemporain du chocolat : production, culture, transformation, sans oublier sa valeur nutritionnelle, aujourd'hui officiellement reconnue.
En pierre, le métate servait à écraser les fèves de cacao.
Une statuette maya qui tient une cabosse entre les mains.
4.000 ans d'histoire du cacao.
A.-L. C.