Vie syndicale « B », première enseigne à Levallois

Et de un ! Le premier « B » comme Boulanger a été installé par Rémy Potey, boulanger de Levallois-Perret, commune limitrophe du nord-ouest de Paris. Souvenez-vous, il y a quelques mois (voir Métier : un logo pour identifier les « vrais » boulangers), nous vous informions du lancement de la nouvelle identité visuelle des boulangers artisans, un « B » jaune et brun dont l'objectif est de signaler aux consommateurs que la boulangerie arborant ce sigle est bien celle d'un authentique artisan, qui fabrique son pain lui-même, sur place, comme le stipule la loi de 1998.

Il faut croire que l'événement méritait un traitement spécial puisqu'il a motivé la présence sur place d'Hervé Novelli, secrétaire d'Etat au Commerce, à l'Artisanat et aux PME, qui a toujours à coeur de soutenir les initiatives en faveur des boulangers, ainsi que celle du président des artisans français, Jean-Pierre Crouzet.

Pour le ministre, cette action est la preuve que « Le commerce de proximité – dont la boulangerie artisanale – sait de mieux en mieux montrer sa modernité. Une modernité qui s'accompagne d'ambitions nouvelles, comme le développement via internet. »

Informer : une obligation

L'enseigne « B » se veut donc la nouvelle « identité générique et institutionnelle » de ce corps de métier. Et cette identité, Rémy Potey est fier de l'arborer pour son magasin situé en plein dans le centre de la ville : « Nous avons obtenu l'accord de la copropriété assez rapidement, puis nous avons mis en place tous les outils à notre disposition : pin's à accrocher aux blouses, mousselines, sacs à croissants, vestes brodées… toute une panoplie aux couleurs du nouveau logo » explique-t-il.

D'ailleurs, sa clientèle plutôt jeune et dynamique a réagi, et très positivement. Preuve s'il en fallait que l'initiative n'est pas vaine ! « Cela fait vingt ans que nous sommes installés ici, et les gens savent que nous fabriquons tout. Mais il est important de le dire et le redire. Et quand une si belle occasion nous est donnée, il faut s'en emparer.

Les artisans doivent se ressaisir et profiter de cette nouvelle identité pour rappeler à leurs clients qu'ils sont de bons professionnels », ajoute le boulanger. Régine, son épouse, partage cet enthousiasme tout en étant consciente qu'elle a, elle et son équipe de vente, un vrai rôle à jouer en matière d'information : « Je suis prête à répondre aux questions, surtout celles émanant de la clientèle de passage. Car ceux qui viennent tous les jours connaissent déjà notre attachement à la fabrication maison. »

Une enseigne par canton ?

Pour Jacques Mabille, président des boulangers de Paris-Ile-de-France, qui a soutenu le projet, « Il ne manquait plus que cette enseigne pour finaliser l'identification des artisans. »

Le président national, lui, ne cache pas sa satisfaction… même s'il sait que la progression de l'enseigne se fera pas à pas au sein du métier.

« Il en faudrait au moins une dans chaque canton, de manière à ce que les Français l'associent spontanément au boulanger artisan comme ils associent la plume au relais de presse, la croix au pharmacien ou la « carotte » au buraliste, indique Jean-Pierre Crouzet.

Qui plus est, sa « rondeur » marque une rupture avec la pénibilité exprimée par l'ancien logo, qui représentait un boulanger en train d'enfourner la nuit, sous un croissant de lune.

Le « B » se veut plus moderne, tout en mettant en avant les fondamentaux du métier, comme la fermentation. »

Et il se réjouit d'autant plus de l'arrivée de la nouvelle enseigne qu'elle tombe à pic au moment où la boulangerie artisanale affiche une légère hausse (+0,10 %) sur le premier trimestre de 2010 par rapport à la boulangerie industrielle. Croisons les doigts !