Plus de 5 millions d'euros ont été nécessaires pour la conception et la construction du moulin pilote récemment mis en service à Surgères, sur le site de l'école Enilia-Ensmic. Petit rappel : cela fait quatre ans déjà que l'Ensmic, Ecole supérieure des industries meunières et céréalières, a quitté Paris pour s'installer sur le site de l'Enilia, Ecole d'industrie laitière et des industries agroalimentaires, basée à Surgères (Charente-Maritime), au-dessus de La Rochelle.
Du rapprochement de ces deux établissements est né l'Enilia-Ensmic, Lycée de l'alimentation. Aujourd'hui, à l'occasion d'une assemblée générale de l'ANMF, c'est le nouveau moulin pilote qui a été présenté aux meuniers français. Un outil moderne, qui offre l'avantage d'être doté des technologies les plus pointues – comme le tri des grains par rayons optiques – tout en étant capable de traiter « seulement » 200 kg de blé, quantité optimale pour les expérimentations.
Valoriser une filière
Pour les meuniers, il s'agit d'un formidable équipement qui se prête aussi bien à la formation qu'à la R&D. Sans équivalent en Europe, il est à la disposition autant des élèves de l'école que des entreprises de meunerie pour leurs propres travaux de recherche (exemple : sur les fibres alimentaires) ou la mise au point de produits particuliers (exemple : destinés à l'exportation).
Enfin, il est capable de prédire la valeur meunière des blés, notamment ceux inscrits sur les fiches VRM et BPMF de l'ANMF, et de contribuer à la recherche des variétés panifiables de demain. Pour les boulangers, ce moulin pilote a également son intérêt comme outil de valorisation de toute une filière – la meunerie – et des produits qu'elle fabrique – les farines, utilisées quotidiennement par les artisans.
N'oublions pas, en effet, le rôle prédominant de la qualité de la farine sur celle du pain ! Une qualité essentielle aussi bien sur le plan nutritionnel, que sanitaire, technologique ou gustatif.
par Anne-Laure Chorand