Les médias s'en font l'écho de manière régulière : la situation actuelle sur le marché mondial des céréales est préoccupante, et plus particulièrement encore pour le maïs et le blé tendre. En cause : les événements climatiques (Russie, Allemagne) ou les incendies (Australie) d'une part, qui ont appauvri les stocks, et l'influence des spéculateurs d'autre part, qui complique les échanges.
Pour ce qui concerne la France, les estimations du bilan blé tendre pour la campagne 2010/2011 laissent les meuniers sceptiques quant à leur capacité à couvrir la période comprise entre les deux campagnes. Avec un stock de fin de campagne de près de 2 millions de tonnes, moins d'un mois d'utilisation serait assuré. Pour éviter les difficultés d'approvisionnement, il faudrait donc importer. C'est là que l'ANMF, Association nationale de la meunerie française, souhaite réagir en demandant que les importations soient dégagées des droits de douane pour cette campagne.
« Il est nécessaire de faciliter la fluidité du marché pour diminuer les problèmes d'approvisionnement des matières premières » souligne Bernard Valluis, président délégué de l'ANMF.
De 125 à 260 € la tonne
« Par ailleurs, les pouvoirs publics enjoignent les meuniers à couvrir leurs besoins par anticipation, et la meunerie elle-même conseille aux clients de faire de même » ajoute-til, s'appuyant sur deux chiffres révélateurs : « En 2009, le blé tendre s'affichait à 125€/t ; il est monté à 260€/t aujourd'hui ! »
Certes, si Bernard Valluis reconnaît que la meunerie se trouve dans « une situation de pré-crise », il tient cependant à préciser que l'heure n'est pas à l'inquiétude pour les artisans, d'autant que leurs fournisseurs connaissent leurs besoins. En revanche, il encourage les boulangers à échanger sur le sujet avec leurs meuniers afin de connaître le contexte et d'en suivre les évolutions.
par Anne-Laure Chorand (publié le 14 février 2011)