Le verdict a été rendu vendredi 18 octobre : Sylvie et Christophe Rouget, de Beaumont-sur-Oise (95), sont les meilleurs boulangers de France ! Premiers lauréats de cette émission de la chaîne M6, ils tentent pour le moment de garder les pieds sur terre tant les témoignages enthousiastes se bousculent… Interview à chaud !
La Toque Magazine (L.T.M.) : Félicitations ! Dites-nous, que représente ce titre pour vous ? Christophe Rouget (C.R.) : Je suis très heureux de cette victoire, et surtout de l'intérêt très vif que les téléspectateurs ont porté à l'émission. Ce prix est une belle marque de reconnaissance pour l'artisanat ! Nous avons beaucoup de chance que M6 et Shine France (producteur) aient si bien mis en valeur notre métier. En revanche, pour moi, les autres candidats – notamment le 2e – étaient si bons que je me considère plutôt comme « un des meilleurs » boulangers de France.
L.T.M. : Comment s'est passé le week-end qui a suivi votre victoire ? C.R. : Déjà, le soir même, nous avons eu un défilé de voitures tous klaxons hurlants devant la boutique. Les gens s'étaient donné rendez-vous sur Facebook ! Au magasin, l'affluence a décuplé dans les jours qui ont suivi et cela continue... Ce qui est merveilleux, c'est qu'il y a beaucoup d'émotion dans tout cela. La clientèle est chaleureuse, curieuse. Elle nous rend ce qu'on lui donne !
L.T.M. : Que va changer ce titre pour vous ? C.R. et S.R. : D'abord, cette émission nous a permis de faire de très belles rencontres humaines et professionnelles. Ensuite, le titre va augmenter notre notoriété et peut-être nous ouvrir des portes. Mais, dans le fond, cela ne changera pas nos convictions, comme privilégier l'authenticité, la qualité de la formation et des produits, la cohésion de l'équipe. Et nous n'allons pas ouvrir plusieurs boutiques pour autant…
L.T.M. : Avez-vous connu des moments difficiles, et comment vous en êtes-vous sortis ? C.R. et S.R. : Oui, bien sûr. Notamment en 1995, lorsque nous avons acheté (cher) notre boulangerie. Le chiffre a baissé de suite, et cela a été dur. Mais nous avons demandé conseil à des pros – comme M. Sausseau, aujourd'hui installé à La Réunion –, qui nous ont apporté une aide précieuse. Et nous avons gardé confiance !
L.T.M. : Quels conseils donneriez-vous à ceux qui doutent ? C.R. et S.R. : Il faut croire en soi et sortir de son fournil. Aimer les gens et aller vers eux. Et rester très vigilant sur la gestion, un élément essentiel.
L.T.M. : Quelles sont les trois qualités majeures pour être un bon boulanger ? C.R. : Être passionné… sans oublier sa vie personnelle. Préférer les matières premières de qualité, et locales. Et être généreux !
Retrouvez le portrait du couple gagnant dans notre numéro de mai 2013 !
Quelques chiffres sur l'émission
« Sept semaines d'émotion »Bruno Cormerais, MOF Boulanger (Bussy-St-Georges – 77) et Gontran Cherrier, boulanger à Paris et St-Germain-en-Laye (78), ont joué un rôle prépondérant dans le succès de l'émission. Très complices, les deux jurés ont, par leurs commentaires bienveillants et savoureux – avec quelques fous rires au passage –, donné le ton. « Cela a été une aventure très enrichissante sur le plan humain, relate Bruno, et lors de laquelle nous avons découvert des gens passionnants, de belles régions, tout cela dans un esprit très amical. Tous avaient envie de bien faire. Et beaucoup se sont liés d'amitié. Saluons aussi le travail et la gentillesse des équipes techniques ! » Cette satisfaction, on la retrouve chez Gontran : « J'ai été très agréablement surpris par les rencontres avec nos confrères. Il y était question de partage, de transmission… c'est rassurant pour le métier ! Et si les fabrications pouvaient être inégales, la sincérité, elle, était toujours là. » |
Propos recueillis par Anne-Laure Chorand (publié le 6 novembre 2013)